Midi Olympique

« Nous sommes tous responsabl­es »

CONSCIENT QUE GRENOBLE SE DÉPLACE À NANTERRE POUR FAIRE UN COUP, IL PROFITE DE CETTE PRISE DE PAROLE POUR DÉFENDRE TEDDY THOMAS AVANT D’EN APPELER À L’UNION SACRÉE AUTOUR DE LA SITUATION PRÉOCCUPAN­TE DU XV DE FRANCE.

- Propos recueillis par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Comment la coupure internatio­nale s’estelle passée, au Racing ?

Les joueurs avaient besoin de se vider la tête. Le premier bloc de matchs, qui s’étire de mi-juillet à mi-novembre en comptant la présaison, est le plus long et le plus difficile à négocier. Plus tard, tu peux compter sur le Tournoi des 6 Nations pour ménager certains mecs. Là, c’est impossible. Nous n’avons donc rien demandé aux joueurs pendant leurs vacances. Repos complet !

Où en sont vos grands blessés ?

Sur la bonne voie. Dimitri Szarzewski et Brice Dulin sont opérationn­els ce week-end. Pat Lambie et Maxime Machenaud ont tous deux repris l’entraîneme­nt mais les concernant, on prendra notre temps. Max (Machenaud, N.D.L.R.) doit revenir fort parce qu’il a un objectif personnel en tête, la Coupe du monde. À son retour, il devra être aussitôt performant pour marquer des points aux yeux du sélectionn­eur et ne sera donc pas sur le terrain avant d’être à 100 %.

Et Lambie ?

Pas d’urgence. Fin janvier, Finn Russell partira deux mois avec la sélection écossaise pour disputer le Tournoi des 6 Nations. Nous aurons besoin de Pat

(Lambie) à ce moment-là.

Quelle est votre opinion sur le FCG, votre adversaire ce week-end ?

Déjà, c’est une équipe qui pratique un très bon rugby. Son dernier match face à Clermont en est la preuve formelle.

« Aujourd’hui, le Top 14 favorise trop les défenses et au sommet de la pyramide, ce sont les joueurs qui en souffrent. »

Attention au piège, alors ?

C’est ça. Nous étions tous euphorique­s avant la trêve et reprenons aujourd’hui sans quatre internatio­naux français (Chat, Thomas, Lauret et Gomes Sa),

un Tonguien (Tameifuna), un Géorgien (Gogichashv­ili), un Écossais (Russell) et deux Fidjiens (Volavola et

Nakarawa). Et vu que Le Roux, Rokocoko et Chauveau sont toujours blessés, nous sommes aujourd’hui très amoindris. Je suis donc persuadé que les Grenoblois, sur un terrain synthétiqu­e qui va convenir à leurs qualités, ont ciblé ce déplacemen­t à l’Arena.

Trois de vos joueurs ont démarré les derniers tests d’automne. Qu’en avez-vous pensé ?

Cedate a fait deux matchs sérieux. Il a été appliqué en mêlée fermée, un secteur de jeu où il était très attendu. De ce fait, il fut moins en vue balle en mains qu’à l’accoutumée. Lauret a fait du Lauret, à la pointe du combat, le nez dans les rucks, précieux pour chacailler (sic) et ralentir les ballons.

Et Thomas, alors ?

C’est un finisseur, a planté un doublé contre l’Argentine et a donc rempli sa mission. Globalemen­t, ses matchs ont été corrects. […] Le premier a été largement relaté. Après l’Afrique du Sud, Teddy a cristallis­é les foudres comme s’il avait fait perdre les Bleus. Sa seule erreur fut pourtant d’avoir mal joué son duel face à Willie Le Roux. Surnombre, pas surnombre… Vaste question… Avec ses qualités de vitesse, Teddy a, en tout cas, la capacité de finir seul cette action. Et qu’on le veuille ou non, il reste avec Gaël Fickou le seul joueur français pouvant faire de telles différence­s en test-match. Je vous rappelle au passage que son action face aux Springboks fut la meilleure séquence d’occupation de tout le match : il a gagné 60 mètres en trois crochets…

A-t-il été touché par les critiques ?

Beaucoup, oui. Je l’ai eu après le match et tous les jours derrière. Pourtant, la réception de renvoi mal

négociée (par Vahaamahin­a) après l’essai de Bastareaud est à mes yeux autrement plus grave que l’action de Teddy…

Les Bleus n’auront pas rempli de stade cet automne. Cela vous peine-t-il ?

Cela m’inquiète beaucoup et je crois que nous sommes tous responsabl­es de cette situation. Ce serait trop facile de pointer Guy Novès, Jacques Brunel ou les joueurs. Il faut qu’il y ait une prise de conscience générale.

Que faire ?

Déjà, il faut repenser notre système de formation et harmoniser le calendrier. Et puis, si l’on veut se mettre au niveau internatio­nal, l’arbitrage de notre championna­t est à changer. Il faut laisser l’initiative aux équipes qui portent le ballon, aux équipes qui essaient de jouer. Aujourd’hui, le Top 14 favorise trop les défenses et au sommet de la pyramide, ce sont les joueurs qui en souffrent.

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