Arras, la semonce présidentielle
Les joueurs de Plaisir seront certains de ne pas finir derniers de leur groupe en s’imposant contre cette équipe d’Arras. Elle a montré de trop sérieuses limites pour espérer rattraper les douze points de retard qu’elle accuserait sur eux dans le cas d’une neuvième défaite consécutive. Son manque de ressort rendrait sa situation irréversible. Il y a quinze jours au Puc, où déjà les Nordistes disputaient une rencontre importante pour se rapprocher des Parisiens, ils avaient essuyé une défaite trop large. La semaine dernière, ils ont été balayés à domicile par Chartres. Ce qui a provoqué l’ire de leur nouveau président élu, Gérard Camus. « J’en ai marre d’aller en ville expliquer auprès de nos partenaires pourquoi nous sommes toujours derniers, commentait-il en milieu de semaine. J’en ai marre, parce que nous ne fournissons pas tous les efforts nécessaires. Nous ne sommes pas en forme physiquement. Nous ne pouvons pas soutenir les obligations d’un match de rugby. C’est pourquoi, alors que je m’étais juré de ne pas le faire, je suis descendu dans le vestiaire. » À la façon du monde entrepreneurial dont il est issu, il a débuté cette semaine une série d’entretiens individuels pour faire le point avec chacun des joueurs sur leurs attentes « dans l’entreprise ». Il a mis en place un principe de pointage avec ses responsables techniques, « pour savoir qui fait quoi. Qui va à la musculation, et qui n’y va pas. Nous sommes arrivés au point où chacun doit prendre ses responsabilités. Ce week-end à Plaisir, nous jouons un match trop important pour notre classement, et pour notre orgueil. Nous ne pouvons pas nous laisser couler comme ça ».
LE PETIT BONHOMME DE CHEMIN DE PLAISIR
Les Arrageois ne se rendent pas à Plaisir au meilleur des moments pour débuter leur entreprise de rédemption. Les Franciliens, qui les accompagnaient depuis le départ dans le fond du classement, sont sortis de la zone de relégation au gré de résultats détonants. Manquant d’un cheveu un succès à Drancy, puis dominant le Puc, ils se sont ensuite imposés à Chartres pour se constituer l’une des plus grosses surprises de cette première phase. Leur parcours dit que les promus de la saison dernière, après un an et demi de labeur dans la division, viennent d’en prendre la mesure. « Nous travaillons notre projet avec un groupe stable à quatre-vingts pour cent, relate le coentraîneur Nicolas Lafon. Nous avons un peu manqué notre début de saison en raison d’une préparation trop tardive, et d’un calendrier assez défavorable contre les grosses écuries. Mais nous commençons à rattraper notre retard. Les liens entre nos lignes sont de plus en plus forts. Oui, c’est une bonne période ». Et les Franciliens ne déplorent aucun blessé pour recevoir Arras. Les Nordistes se sublimeront-ils ? Ils le devront, s’ils veulent entretenir l’espoir de pouvoir dépasser ce concurrent au maintien.