Urios à Bordeaux, les raisons d’un choix
CHRISTOPHE URIOS, UN TEMPS PRESSENTI COMME FUTUR MANAGER DE L’ÉQUIPE DE FRANCE, IRA FINALEMENT ENTRAÎNER L’UNION BORDEAUX-BÈGLES AFIN DE FAIRE PASSER UN CAP AU CLUB GIRONDIN. L’HOMME FORT DU CASTRES OLYMPIQUE A AINSI FAIT UNE CROIX SUR L’ÉQUIPE DE FRANCE
Depuis lundi, l’avenir de l’actuel manager du Castres olympique Christophe Urios est fixé : ce dernier entraînera l’Union Bordeaux-Bègles pour les quatre saisons à venir. Comme indiqué dans ces colonnes vendredi dernier, le Castrais figurait en tête de la short-list dressée par le président girondin Laurent Marti. Les deux hommes ne se connaissaient pas avant de se rencontrer ces dernières semaines. Seulement, le courant est très vite passé entre eux. Pour sa part, Urios a avoué que son engagement reposait à « 70 % » sur sa rencontre avec Marti. « Les choses se sont
faites très vite », assurait de son côté le Girondin en conférence de presse. D’ailleurs, les deux hommes avaient convenu de ne pas communiquer avant trois semaines, au terme de la deuxième séquence européenne. Voyant que l’information avait filtré, ils se sont mis d’accord sur une officialisation rapide.
Après avoir officié à Castres (2002-2005), Bourgoin-Jallieu (20052007), Oyonnax (2007-2015), et encore Castres (2015-2019), Christophe Urios prendra donc les commandes de la formation girondine jusqu’en 2023. Un nouveau bail long comme il les affectionne, et qui le met logiquement hors-jeu pour le poste de sélectionneur de l’équipe de France, une mission qui représentait « un rêve » pour lui, mais qu’il ne pourra pas exaucer avant la fin de son mandat avec l’UBB, comme son futur président Laurent Marti l’a souligné en conférence de presse : « Je tiens à dire aussi qu’on a bien évidemment abordé le sujet de l’équipe de France et que c’est clair, net et précis, Christophe Urios sera à l’UBB pour les quatre saisons qui viennent, et ne sera libéré sous aucune condition pour l’équipe de France. Même si le président Macron me le demande, j’ai bien dit à Christophe que ce serait non ! » Derrière cette boutade, comment expliquer le fait qu’Urios tourne le dos à son « rêve » bleu ?
AGIR PLUTÔT QU’ATTENDRE
La raison principale repose essentiellement sur une question de timing. Depuis de longues semaines, voire de longs mois, le technicien tarnais attendait un signe venant de la Fédération, lequel aurait confirmé la tendance le dégageant des pronostics concernant l’identité du futur sélectionneur du XV de France. Seulement, ce signe ne vint jamais. Après avoir côtoyé Bernard Laporte et Serge Simon en Nouvelle-Zélande lors de la tournée du XV de France et des Barbarians (qu’Urios entraînait avec Xavier Garbajosa), le technicien n’a plus eu de nouvelles. Dans l’incapacité de se projeter sur un futur projet, Urios a tout simplement voulu prendre les devants plutôt que d’attendre un hypothétique club en remplacement du futur sélectionneur ou les clés du camion bleu. Contacté par nos soins mardi soir, le technicien restait sur ses positions : « J’ai toujours dit que l’on ne choisit pas l’équipe de France. C’est l’équipe de France qui vous choisit. Mon nom a été avancé mais je n’avais rien. Donc je m’engage pour quatre ans à Bordeaux, et je ne suis pas un mec à mettre des clauses dans mon contrat. »
AVEC CHARRIER À L’UBB ?
On savait déjà que le triumvirat castrais formé par Urios-El AbdCharrier allait se séparer, puisque Joe El Abd retournera à Oyonnax la saison prochaine, mais cette fois dans le rôle du numéro un. Le cas Urios maintenant réglé, il reste celui de Frédéric Charrier, l’entraîneur des trois-quarts. À l’inverse d’El Abd, son homologue en charge de la défense, l’ex-Montpelliérain ne se voit pas encore dans un rôle de numéro un dans un autre club. Suivra-t-il Christophe Urios ? « C’est encore trop tôt », repoussait Urios mardi soir. La route du technicien tarnais quittera aussi celle d’une bonne partie de ses préparateurs physiques actuels, puisque Vincent Giacobbi avait paraphé une prolongation de contrat avec le CO il y a plusieurs mois et que Julien Rebeyrol-Brimeur, en charge de la collecte et de l’analyse des données GPS l’a imité il y a deux semaines en prolongeant son contrat avec Castres pour les trois prochaines saisons. De leur côté, Mourad Abed et Grégory Marquet sont dans l’expectative même si le profil du dernier cité, triple champion de France et champion d’Europe avec Toulouse intéresserait plusieurs clubs de Top 14. Urios a annoncé qu’il commencera à travailler sur le projet girondin à partir du mois de janvier, uniquement sur son jour de congé hebdomadaire, comme il l’avait fait entre Oyonnax et Castres en 2015. Il aura ainsi l’occasion de se pencher sérieusement sur le recrutement à venir. L’UBB cherche à l’heure actuelle un deuxième ligne Jiff comme Mickael Capelli ou Denis Marchois, mais aussi un numéro huit et un trois-quart polyvalent. Récemment, les dirigeants du club girondin ont rencontré l’excellent ailier argentin d’Exeter, Santiago Cordero.