Quatre « affamées » pour un trophée
DIMANCHE SOIR, C’EST À MONACO QUE SERONT REMISES LES RÉCOMPENSES INTERNATIONALES DE LA SAISON, DONT CELLE DE « MEILLEURE JOUEUSE » POUR LAQUELLE QUATRE FRANÇAISES SONT NOMINÉES. UN TITRE HISTORIQUE QUI VIENDRAIT PONCTUER UNE MERVEILLEUSE SEMAINE.
Comme un ouragan... Les Bleues vont débarquer en force à Monaco dimanche soir, où se dérouleront les World Rugby Awards et où seront remis les récompenses internationales de la saison. Dans la catégorie « meilleure joueuse », sur les cinq nominées, quatre sont Françaises : la deuxième ligne Safi N’Diaye, la troisième ligne et capitaine des Tricolores Gaëlle Hermet, la demi de mêlée ou d’ouverture Pauline Bourdon et l’arrière Jessy Trémoulière. Une soirée de rêve en perspective qui va ponctuer une semaine exceptionnelle pour le rugby féminin hexagonal, après l’historique victoire face aux Black Ferns (30-27) à Grenoble samedi dernier, la première face aux championnes du monde en titre, qui a fait chavirer le public. « C’est fantastique et je crois que nous sommes encore sur notre petit nuage, avoue la manager Annick Hayraud. J’ai croisé quelques filles à Marcoussis et elles avaient toujours les yeux remplis d’étoiles. Il y a eu beaucoup de joie et une telle communication avec les supporters. Elles ont donné du bonheur aux gens, c’est merveilleux. Je leur ai répété que la chose la plus belle dans ce succès était là. » Grâce à cet exploit, ses troupes ont attiré les projecteurs et été couvertes d’honneurs justifiés. Surtout, il est venu conclure de manière incroyable une magnifique année 2018. « Nous avons réalisé un très bon Tournoi des 6 Nations, avec un grand chelem au bout, se réjouit Hayraud. Puis il y a cette tournée avec la victoire contre la Nouvelle-Zélande qui valide l’ensemble. Je dis souvent que le travail réclame un niveau de performance élevé. Alors quand c’est validé, c’est d’autant plus agréable. » Voilà comment les Bleues sont les grandes gagnantes des derniers mois et pourquoi c’est carrément un quatuor qui va s’avancer vers la dernière marche d’un titre aussi glorieux que fameux. « Nous avons à plusieurs reprises eu des joueuses nominées mais jamais d’élues, note Hayraud. En avoir quatre cette fois, c’est déjà une reconnaissance du travail. Les filles bossent dur, s’investissent beaucoup et c’est leur récompense. Les quatre représentent l’ensemble d’un groupe en pleine évolution depuis deux ans. »
LA CONCURRENCE DE FA’AMAUSILI
N’Diaye, Hermet, Bourdon et Trémoulière auront toutefois une sérieuse concurrente dans cette compétition en la personne de Fiao’o Fa’amausili, talonneuse et capitaine des Black Ferns. Déjà nominée en 2016, la quadruple championne du monde de 38 ans avait vu l’Anglaise Sarah Hunter lui souffler le titre. Surtout, alors qu’elle avait annoncé sa retraite l’an dernier, elle a finalement replongé pour une saison supplémentaire, qui l’a portée jusqu’à l’élection monégasque. Une histoire singulière qui pourrait attendrir les votants... Alors si, dans le camp français, chacun espère un premier sacre hexagonal et se félicite de la forte présence des protégées de l’entraîneur Samuel Cherouk, la frustration serait grande dans le cas où la récompense reviendrait à Fa’amausili. « Il y aurait forcément de la déception, convient Hayraud. Ce serait dommage et triste. Mais le problème, c’est qu’elles sont quatre et que les voix risquent de s’éparpiller entre elles. Côté néo-zélandais, c’est plus simple : tout le monde votera pour la même joueuse. » Et lorsqu’on demande à la manager son pronostic, la réponse fuse dans un éclat de rire : « Moi, je vote les quatre ! »