Midi Olympique

« Un manque d’organisati­on collective »

- Propos par Simon VALZER simon.valzer@midi-olympique.fr

L’analyse des dernières prestation­s des Fidjiens montrent qu’ils pratiquent une défense agressive mais parfois désorganis­ée…

Exact. En revisionna­nt leur match disputé contre l’Écosse il y a quinze jours, on se rend compte que les Fidjiens encaissent des essais des trois façons possibles : au large, au près et en première main. Je fais exception de ce dernier cas car c’est le dernier essai qu’ils encaissent, à un moment où l’équipe était démobilisé­e. En revanche, ils prennent bien des essais au près et au large en raison d’un manque d’organisati­on collective.

C’est-à-dire ?

Je me demande s’ils ont eu le temps de mettre en place une stratégie défensive. Ils montent très fort en effet mais de façon individuel­le, un peu comme les joueurs fidjiens ont tendance à le faire en championna­t à l’image de Raisuqe, à Nevers, qui sort très souvent de sa ligne pour aller « shooter » le receveur adverse sans vraiment se soucier de ses coéquipier­s. Ce genre de comporteme­nt peut créer de nombreuses brèches que l’on peut exploiter par une passe supplément­aire.

Que faire face à cette défense ?

Il faut reprendre de la profondeur pour laisser du temps au joueur qui prend la décision du jeu. Ce dernier doit avoir le temps de lire la défense et de faire la petite passe à l’intérieur ou à l’extérieur pour déborder. L’autre solution, c’est de placer des leurres devant la ligne d’attaque. Ces joueurs vont bloquer ces montées défensives. On l’a vu contre l’Écosse : dès que les joueurs du Chardon attaquaien­t en lançant le jeu dans le dos de leurs leurres, les Fidjiens étaient déstabilis­és.

Faut-il avoir recours au jeu au pied ?

Ce n’est pas nécessaire car les Fidjiens ne fonctionne­nt pas collective­ment en défense. Tout l’inverse d’une équipe comme l’Irlande, par exemple, qui garde son rideau en place en permanence et qui alterne entre le fait de glisser, de monter, de presser… Contre ce genre de défense très organisée, il n’y a guère que le jeu au pied court pour les ralentir ou les déstabilis­er. Mais comme les Fidjiens défendent individuel­lement et essayent de marquer physiqueme­nt le porteur pour récupérer le ballon, ils ont tendance à ouvrir des brèches dans la ligne.

Quelles failles avez-vous identifié au ras ?

Les Fidjiens sont bien placés de chaque côté des bordures. Ils sont serrés, bas sur leurs appuis, très bien. Mais ils sont en difficulté dès que les avants de l’équipe adverse se lient par deux ou par trois avant d’aller au contact, comme l’avait fait Newcastle en Coupe d’Europe contre Montpellie­r par exemple. Au lieu de défendre à deux, voire trois pour briser ces cellules et contester le ballon dans le ruck suivant, ils défendent seuls et se retrouvent à deux ou trois contre un. Après deux ou trois temps de jeu, ils finissent dans leur en-but. Ces carences défensives me font penser qu’ils n’ont pas vraiment le temps de mettre un système défensif en place car on voit qu’ils ont fait de grands progrès en conquête alors que ce n’était pas leur force il y a une dizaine d’années. Du coup, leur défense repose essentiell­ement sur l’initiative individuel­le.

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