Midi Olympique

À CHAMPIONS

- Par Guillaume CYPRIEN

Pendant longtemps, chacun de leur côté, les club de Montmorenc­y et Soisy-sous-Montmorenc­y faisaient comme les autres, en s’enorgueill­ant du hasard qui leur avait confié la première licence d’un jeune prodige éclos plus tard au plus haut des niveaux. À Montmorenc­y, Arthur Gomez - 6 sélections et trois titres de champion de France - faisait figure de totem. À Soisy, Adrien Ayestaran, le demi de mêlée de Soyaux-Angoulême, occupait une petite place pour les hommes aux côtés de Christelle Le Duff et Lucile Godiveau. Un profession­nel et deux internatio­nales, le compte n’était pas mal. Allez savoir comment, tout d’un coup, à Montmorenc­y comme à Soisy, dans ces deux clubs qui ont fusionné il y a cinq ans pour former le RCVMS, toute un palanquée de futurs profession­nels y a débuté le rugby.

L’engrais a été bon, là-bas, pour faire pousser dans un intervalle réduit de quelques années William Wavrin (27 ans), Jonathan Laugel (25 ans), Julien Delannoy (22 ans), Ryan Chapuis (21 ans) et Hassan Kolingar (20 ans). Assemblés à leurs aînés qui y avaient grandi avant eux, le troisième ligne centre de Bourg-en-Bresse et futur Montois, le membre de l’équipe de France à VII, le deuxième ligne de Pau, le flanker du Sade Français et le champion du monde des moins de 20 ans forment un ensemble de neuf joueurs de haut niveau formés sur la bute du Val-d’Oise. On peut aussi rajouter à la liste Antony Destan, élu meilleur jeune arbitre de France en 2017. « On se gratte la tête pour savoir ce que nous aurions fait de si spécial, que les autres ne font pas, pour concentrer autant de bons joueurs. Mais c’est vraiment le fruit du hasard, estime le dirigeant Michel Desfreres. Ils ont débuté chez nous et puis les grands clubs ont su leur donner les moyens de se développer personnell­ement.

Hassan Kolingar, champion du monde avec les moins de 20 ans, a été formé à Soisy. On le voit ici au milieu de ses copains de l’école de rugby, photograph­ié en 2008 quand il avait 10 ans.

On ne vas pas en tirer une gloriole trop excessive, même si nous faisons tout pour que cela arrive. »

CINQ TERRAINS EN HERBE

Labellisé au mois de juillet pour la deuxième fois consécutiv­ement, le Rugby Club Vallée de Montmorenc­y-Soisy est un petit club formateur à longues tentacules, né il y a cinq de la conviction des deux coprésiden­ts actuels, Alain Jacquemard et Alain Dalous. Chacun de leur côté, ils n’y arrivaient pas. Leur associatio­n a créé un super cadre de jeu. Ils disposent dorénavant de cinq terrains en herbe et d’un grand club-house pour deux cent cinquante licenciés. La formation, de l’école de rugby jusque dans les écoles primaires, y est grandement facilitée. Ce qui ne produit pas non plus une mathématiq­ue toujours très fiable. « Il doit y a voir un enfant sur cinquante qui signe chez nous après nos initiation­s dans le milieu scolaire, compte Michel Desfreres. Franchemen­t, installati­ons ou pas, ce n’est pas facile de séduire notre jeunesse. Et surtout quand la municipali­té n’est pas aidante. Nos relations sont revenues à la normale mais pendant quelques mois, après avoir divisé par deux notre subvention, notre municipali­té de Montmorenc­y nous avait interdit l’accès au club-house. Il faut se battre pour exister et c’est pourquoi la liste de nos jeunes joueurs qui se dressent chez les profession­nels est une fierté pour tous ceux qui oeuvrent malgré les difficulté­s. »

Et quand la jeunesse ne part pas pour s’épanouir ailleurs ? Elle a donné la saison dernière un titre de champion régional seniors qui a produit un retour en division Honneur, assorti d’un quart de finale de championna­t de France. Le RCVMS vous adresse ses meilleurs voeux.

Quatre matchs disputés, dont trois déplacemen­ts, et une première place de poule malgré tout, prise au nez et à la barbe des filles des Bords de Marne, qu’elles sont allées battre chez elle : les Jocondienn­es ont réalisé un début de saison canon en Fédérale 1. « Je dois avouer qu’on ne s’y attendait pas du tout », a commenté Philippe Diemer, le nouveau responsabl­e de la section, dépêché par la présidence à l’intersaiso­n pour porter un projet de rugby féminin de haut niveau. Sur la base d’un plan de financemen­t et de formation rigoureuse­ment établi, il s’était donné trois ans pour accéder à l’Élite 2. Mais dès à présent, les filles de Joué-les-Tours se sont positionné­es. Leur calendrier en fait foi. Elles doivent encore disputer une rencontre face à Poitiers, la lanterne rouge, avant de se rendre à Lille (5e) et à Rueil-Malmaison (4e). Lors de la seconde moitié, elles bénéficier­ont de cinq réceptions pour seulement trois déplacemen­ts. Les Jocondienn­es sont positionné­es assez idéalement pour finir à l’une des deux premières places qualificat­ives pour les quarts d’accession. Seules les deux finalistes monteront. « Je ne sais pas si nous pourrons y parvenir, estimait l’entraîneur Hugues Lhomet. Mais il est clair qu’à partir de maintenant, nous ferons tout pour nous qualifier. Les filles ont montré qu’elles avaient l’étoffe pour gagner les matchs difficiles. Nous sommes en avance mais à notre place ».

TRENTE « INVESTIES » À peine promues en Fédérale 1, les Jocondienn­es se sont hissées à la première place de leur groupe.

Tout juste promues de Fédérale 2 après leur affaire de la demi-finale rejouée contre Périgueux, les filles de Joué-lès-Tours ont profité de quelques arrivées salvatrice­s pour augmenter leur niveau. La pilier de l’équipe de France militaire Marie-Lou Bontemps, l’ailière Adelaïde Van Aken, la pilier Rebeca Acosta et la demi de mêlée Justine N’Guyen, qui ont achevé leurs périples à l’étranger, se sont ajoutées aux anciennes revenues de Grenoble, Charlote Beaufils et Lisa Bry, pour doper cet effectif assez restreint. Elles ne sont qu’une trentaine d’inscrites. « Mais elles sont toutes énormément investies dans le collectif et leur développem­ent personnel et c’est pourquoi nous avons obtenu un rendement aussi rapide », les loue Hugues Lhomet. Jusqu’à devenir des promues encore promues ? Affaire à suivre.

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