Midi Olympique

À SES SOUVENIRS

RÉVÉLÉ AU NIVEAU EUROPÉEN LORS DU DÉPLACEMEN­T À COVENTRY VOILÀ DEUX ANS, IL A RÉALISÉ UNE NOUVELLE GRANDE PERFORMANC­E AU SEIN D’UN PACK DE COMBAT.

- N. Z.

Voilà quatre ans déjà que les Wasps ont déménagé dans cette étrange Ricoh Arena, stupéfiant mélange de casino, de centre commercial et de mouroir à ciel ouvert, moyennant un endettemen­t de 55 millions d’euros (qui leur vaut, soit dit au passage, de risquer une saignée sans précédent cet été, avec les départs déjà avérés des stars Eliott Daly, Nathan Hughes et Willie Le Roux). Un stade qui présente donc le goût de la nouveauté, pour tout suiveur français habitué aux joutes européenne­s du côté des vénérables Loftus Road et Adams Park, où ces Guêpes piquaient d’ailleurs beaucoup plus… Reste que, pour François Cros, la Ricoh Arena n’avait rien d’inconnu. C’est en effet sur cette pelouse, voilà pratiqueme­nt deux ans, que le jeune troisième ligne du Stade avait gagné ses lettres de noblesse, lors de la défaite (17-14) de Toulouse face aux Wasps. Celui qui ne comptait alors qu’une dizaine de matchs en équipe première avait en effet prouvé, face aux Anglais, à Ugo Mola et son staff qu’il pourraient compter sur lui pour les années à venir. « Je ne sais pas si c’est ce match-là qui a véritablem­ent lancé ma carrière, mais il a compté, oui, soufflait ce dernier. La Coupe d’Europe, ce sont toujours des grands matchs, et les Wasps un grand adversaire. Alors il faut se mettre au niveau. » Et Cros l’a été, encore une fois. Logique finalement, pour une « abeille » formée à Grenade, que d’exceller contre les Guêpes… Passé capitaine après la sortie de Julien Marchand, c’est en effet lui qui sut trouver les mots pour permettre à son équipe de résister à 14 après le carton de Madaule, alors que les Anglais pilonnaien­t la ligne d’enbut. « J’ai juste demandé aux gars de rester solidaires, de se déplacer encore plus pour compenser l’absence de Louis, et continuer comme on l’avait fait jusqu’alors dans l’engagement, relatait Cros. Ce qui est drôle, c’est que c’était un peu le même scénario d’il y a deux ans… Déjà, on avait eu le sentiment de les dominer, mais ils étaient restés accrochés au score et nous avaient inquiétés jusqu’à la fin, jusqu’à inscrire cet essai de la victoire sur une pénalité rapidement jouée. Là, nous avions huit points d’avance, mais c’était important de rester en éveil, de ne rien lâcher. »

« LA SORTIE DE HUGHES LEUR A FAIT DU MAL »

Et Toulouse n’a justement rien lâché. De quoi récompense­r une partie solidaire à défaut d’être brillante, où Cros et ses compères du pack ont réalisé un travail titanesque en défense (54 plaquages pour la seule troisième ligne…) jusqu’à sortir à la régulière la menace Nathan Hughes dès le quart d’heure de jeu, secoué à deux reprises par Kaino puis fauché à la régulière par la double lame Cros-Elstadt, avant que Joe Tekori ne vienne finir le « travail ». « Ce n’est pas qu’on l’avait particuliè­rement ciblé, mais on connaissai­t évidemment les qualités de ce joueur, qui nous les a d’ailleurs bien démontrées dans le premier quart d’heure. Nathan Hughes, c’est le joueur qui fait avancer cette équipe des Wasps. Sa sortie était évidemment malheureus­e pour lui et son équipe, mais elle nous a aidés, parce qu’elle les a forcément fait douter. » Et contraints à taper sur la ligne d’avantage, sans jamais vraiment avancer. Du petit lait pour un pack taillé pour le combat qui récupéra pas moins de 8 ballons dans le jeu au sol, dont deux par le seul Cros. « On savait que les Wasps aimaient mettre beaucoup de volume dans leur jeu, et donc que c’était une équipe qui s’exposait un peu plus aux contests au sol. C’est un gros point positif pour nous ce soir, qui nous a permis de sortir vainqueur de ce bras de fer malgré nos insuffisan­ces. Mais il faudra faire beaucoup mieux la semaine prochaine. » Un discours de patron, vous dites ? Et il n’a que 23 ans…

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