Midi Olympique

« À force de subir, on a craqué »

DÉÇU MAIS LUCIDE, LE DEUXIÈME LIGNE A RECONNU SANS DÉTOUR LES NOMBREUSES CARENCES DE SON ÉQUIPE QUI N’A JAMAIS ÉTÉ EN MESURE DE METTRE SON ADVERSAIRE SOUS PRESSION.

- Propos recueillis à Limerick par S. V.

Castres n’a jamais paru en mesure d’inquiéter le Munster. Partagez-vous ce sentiment ?

Oui. Nous nous sommes accrochés en première mi-temps, mais nous avons été totalement dominés en conquête : nous n’avions pas un ballon en touche, on prenait des pénalités en mêlée… On ne donnait pas une munition à nos trois-quarts. De là, on a fait ce que l’on a pu pour tenir ce score de 6-0, mais c’était presque miraculeux. Nous n’étions pas dupes. À la mi-temps, Christophe (Urios, N.D.L.R.) nous a prévenus qui si l’on n’en faisait pas davantage, cela allait nous faire très mal. À force de subir, on a craqué. Le score est donc logique. À chaque fois que l’on avait un ballon, on le perdait dans le ruck suivant ou on le faisait tomber… Dans ces conditions, c’est impossible d’exister face à une équipe comme le Munster.

On vous a senti sans solution…

À aucun moment nous n’avons eu de la vitesse. C’est notre problème du moment car c’était déjà le cas face à Perpignan il y a deux semaines, et Agen la semaine dernière. On ne parvient pas à développer notre jeu. On ne s’est pas échappés, mais nous étions clairement trop loin du haut niveau pour espérer quoi que ce soit cet après-midi.

Le mal est-il plus profond ?

Nous sommes dans une mauvaise période, c’est sûr. Cela arrive, d’autant que nous avons signé un très bon début de saison malgré un calendrier fou. Il faut tout de même positiver, car Gloucester a pris 5-0 ici. De notre côté, nous ne leur avons pas laissé le bonus offensif alors que c’était leur objectif. C’est une très maigre consolatio­n mais on est toujours en vie. Il faut s’appuyer là-dessus pour montrer un tout autre visage la semaine prochaine, devant notre public car nous avons besoin de lui refaire plaisir.

Était-il important de marquer à la fin ?

Bien sûr, il n’y a pas de grande différence entre 30 à 5 ou 30 à 0. Mais cet essai vient récompense­r le fait que nous n’avons pas lâché, et que nous avons trouvé les ressources nécessaire­s pour nous créer des occasions en fin de match.

Comment se projeter sur le match retour avec un contenu si pauvre ?

Nous sommes très déçus car nous voulions basculer en mode phase finale et nous n’y sommes pas parvenus. Il y avait moyen de faire beaucoup mieux. Mais nous avons commis trop d’erreurs dont le Munster s’est nourri. Et face à des joueurs comme Conor Murray qui voient absolument tout sur un terrain, cela ne pardonne pas.

Le match retour sera donc vital ?

Oui. Car quoiqu’il arrive, nous sommes encore en vie. Nous avons un grand match à préparer certes, mais nous sommes capables de les battre si l’on retrouve notre niveau. Mais pour cela, il faut que l’on propose autre chose sur le plan offensif. Il n’y a rien à retirer de notre match d’aujourd’hui à ce niveau.

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Les Castrais d’Armand Batlle ont subi tout le match la loi des Munstermen à l’image de Keith Earls. Photo Icon Sport

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