« XAVIER NOUS AVAIT PRÉVENUS »
STELLIO BESSAGUET ET LES NIVERNAIS AVAIENT BIEN REÇU LE MESSAGE DE XAVIER PÉMÉJA. MAIS ILS ONT QUAND MÊME FAILLI NE PAS S’EXTRAIRE DU PIÈGE.
Stellio Bessaguet a reçu deux ovations de la part du public du PréFleuri. Une juste avant la sirène, l’autre juste après. En bottant parfaitement en touche la dernière pénalité sifflée à l’encontre des Angoumoisins pour un plaquage haut sur Josaïa Raisuqe, le demi de mêlée neversois, qui avait remplacé un Auvasa Faleali’i transparent, arracha définitivement l’épine que les visiteurs avaient plantée dans le pied de leurs hôtes. En envoyant ensuite l’ultime ballon de la rencontre hors des limites du terrain, il soulagea tout un stade, qui claquait des dents autant de froid que de trouille. Car la victoire des Nivernais relève du miracle. D’abord sur le banc, Bessaguet a assisté impuissant à la piètre prestation de ses coéquipiers. « Nous produisons une grosse séance lors des premières minutes et on a tous pensé que nous allions dérouler. Nous avons été suffisants. »
L’analyse est sans concession de la part d’un garçon encore jeune (il fêtera ses 22 ans en janvier) qui, face à Soyaux-Angoulême, disputait tout de même sa dixième feuille de match de Pro D2 cette saison. « Il faut que ça continue, c’est une année charnière pour moi. »
LES BALLONS SUR LA TÊTE
Entré à la 52e minute avec pour mission d’accélérer le jeu, le Toulousain d’origine a, comme les autres, éprouvé des difficultés à se défaire d’adversaires « coriaces tout le temps ». « Xavier Péméja nous avait rabâché toute la semaine qu’ils seraient difficiles à manier. Il nous avait prévenus et il avait raison. Ils nous mettaient la guerre dans les rucks et on n’a pas trouvé de solutions. S’il la met… », glisse-t-il dans un souffle, évoquant la pénalité tapée par l’arrière Benjamin Magnoac, à la 78e, quasiment depuis la ligne médiane. Oui, s’il la met, Stellio et les Usonistes auraient tiré un trait sur leur invincibilité au Pré-Fleuri, cette saison.
« Je tire mon chapeau à Angoulême », assura Péméja après match. « Ce sport ne pardonne pas si on n’est pas sérieux », soulignait, de son côté, Guillaume Jan, l’entraîneur des arrières. « À la mi-temps, les murs ont un peu tremblé. On s’était jeté les ballons sur la tête », imageait Gauthier Gibouin, natif de Soyaux et capitaine d’un soir.
Heureusement pour Nevers, la pièce est tombée du bon côté et Stellio Bessaguet a pu libérer le leader, longtemps malmené. Une belle récompense pour celui qui vit à 100 % rugby. « Ma vie est basée sur le rugby. Ici, le jour off est le mercredi, pour moi c’est le jour le plus chargé. » Son expérience naissante du haut niveau profite déjà aux cadets Alamercery de l’USON, dont il est l’un des entraîneurs, et sa précoce maturité a fini par éviter à ses aînés le traquenard angoumoisin.