CHANTEZ SOUS LA PLUIE
L’AVIRON, MEILLEUR GESTIONNAIRE, N’A PAS LIVRÉ SA COPIE LA PLUS ENTHOUSIASMANTE. MAIS SA DÉFENSE, LA MEILLEURE DU CHAMPIONNAT, A TENU LE CHOC. CERTAINS JOUEURS ONT FAIT PASSER UN MESSAGE.
L’Aviron ne jouait pas à domicile vendredi soir, mais c’est tout comme. Sans manquer de respect aux supporters columérins, la colonie venue du Pays basque de 200 à 300 irréductibles aficionados Ciel et Blanc s’est fait entendre sans discontinuer, mouchant tout moindre soupçon de révolte du public local. Ni les seaux d’eaux continus — un temps coutumier de Jean-Dauger un soir d’hiver — ni les bourrasques de vent n’auront altéré la chose. Sur la pelouse, en revanche, la lutte fut bien plus équilibrée. Et le corps-à-corps à défaut d’être spectaculaire, âpre. Ce qui rend le succès tout aussi estimable que les deux précédents à Massy et à Montauban. Parce que ce genre de matchs-là, « il faut savoir le gagner, ça compte pour un groupe », comme le rappelait le capitaine Antoine Battut. « Je ne crois pas qu’il faut se forcer à oublier, il faut aussi se nourrir de ce qu’il s’est passé la saison dernière », rajoutait le maître de la touche basque, satisfait des ingrédients mis et notamment du travail défensif.
COLLET DONNE SON CORPS À LA SCIENCE
« Nous avons confiance en notre défense, des repères ont été revus, certains ont été mis en place avec le nouveau staff, ils sont précis et adoptés par tout le groupe », glissait, quant à lui, l’expérimenté Emmanuel Saubusse . Comme lors du premier acte à Montauban, Bayonne a maîtrisé ses basiques, tout en prenant en compte les éléments extérieurs. « Ce n’était pas évident de produire, donc nous avons su alterner et mettre la pression pour aller jouer chez eux avec une bonne occupation », reconnaissait Saubusse, le demi de mêlée, parfait gestionnaire avec son compère Romain Barthélémy, lui aussi auteur de plusieurs coups de pied bien sentis. Si la charnière a bien appliqué son plan de jeu au millimètre, sans sortir du cadre, la tâche lui a été facilitée aussi par le travail de son huit de devant, fructueux mélange entre jeunesse et vieux grognards. Où au milieu des Taufa, et Ducat, en vue, s’est notamment relancé un Benjamin Collet, auteur d’une partie de devoir face à son ancien club où il a évolué en catégorie jeunes. Pour sa quatrième titularisation de la saison, le troisième ligne aile, formé au Stade toulousain, passé par Tarbes et Narbonne, a été fidèle à sa réputation : batailleur et pénible dans les rucks, avec un sens aigu du sacrifice en défense.
Sorti touché aux cervicale à la 73e, le joueur aux faux airs de Jacques Burger a mérité l’ovation de Bendichou et les chants de ses supporters. Comme un symbole.