SCOUT TOUJOURS
LE CLUB DES YVELINES EST LEADER DE FRANCE EN EFFECTIF DANS LES CATÉGORIES DES JUNIORS ET DES MOINS DE 10 ANS. SON ATOUT : SA SOCIOLOGIE CATHOLIQUE.
Selon les derniers chiffres de la Fédération, le club francilien de Versailles figure parmi les plus fournis en effectif sur le plan national dans deux catégories distinctes : celles des juniors et des moins de 10 ans. Alors que partout ailleurs la baisse des licenciés fragilise les structures, et particulièrement chez les juniors, cette classe d’âge volatile par excellence, les Versaillais affichent le nombre de quatre-vingts inscrits pour leurs deux équipes de la catégorie. Chez les moins de 10 ans, ils sont soixante-douze licenciés. Qui dit mieux ? Personne en France. La performance ne tient pas du hasard, ni du travail de prospection pourrait-on dire.Versailles ne se distingue pas plus que les autres dans ses initiatives de pénétrer le monde scolaire. Il bénéficie même sans avoir à les provoquer, des interventions des tenants de l’école libre, qui, chaque année, envoient à l’école de rugby trois cents enfants en initiation chez les moins de 7 ans. La source de cette haute fréquentation est double : la sociologie du monde versaillais, et le savoir-faire des dirigeants du club, qui ont fait de leur vivier une réussite. La très catholique ville de Louis XIV a un penchant pour le rugby.
CLUB PREMIUM
À Versailles, les enfants qui fréquentent l’école de rugby, sont souvent liés aussi par une autre activité commune : le scoutisme. Quand les scouts sont en vadrouille, ils ont souvent un ballon de rugby dans le sac. « Je ne pourrai pas évaluer le nombre de nos jeunes licenciés qui sont à cheval sur ses deux activités, explique le viceprésident Olivier Neyreneuf. Disons que c’est au moins la moitié. À Versailles, les parents attachent une importance considérable au triptyque « étude, scoutisme, rugby ». Aucune de ces activités n’est négligée.
Elles relèvent toute d’une volonté éducative. Pour le rugby, cela crée entre les enfants des liens très forts. Il y a des bandes de potes, qui génèrent une fidélité très forte. » La force du club, de ses entraîneurs et de ses dirigeants tient dans leur capacité à faire vivre et grandir ensemble ces générations spontanées dirigées vers une réussite sportive. Les Balandrade de la saison dernière s’étaient élevés jusqu’en demi-finale du championnat de France. La saison précédente, ils avaient atteint les huitièmes. Cette équipe a pris le pli des réformes fédérales dans le bon sens, et se distingue cette année encore sous les Crabos en élite nationale. Pour cette réussite permanente, le Conseil général d’Ile-de-France avait distingué Versailles la saison dernière comme club « Premium », l’élevant au rang de grand référent francilien au même titre que ces prédécesseurs, Massy, Bobigny, et Gennevilliers. « Nous avons des résultats parce que nous avons un vivier naturel, et nos résultats poussent des enfants des autres villes à nous rejoindre : c’est un circuit vertueux qui nous alimente », observe Nicolas Loubard, le responsable des moins de 10 ans. « La culture familiale de ces enfants nous aide beaucoup également, souligne Gary Le Moel, le responsable des juniors. Quand ils ne viennent pas, les parents nous préviennent toujours. Un lien de confiance est installé entre nous, qui favorise les échanges et le travail. »
Autre moyen mis en place qui favorise la fidélité jusqu’à l’échelon le plus haut : l’intronisation de Gary Le Moel en tant que responsable de la réserve seniors, qui fait le pont entre les juniors et les plus grands. Cette saison, dix jeunes sont montés en première ou en réserve, ce qui fait un chiffre très conséquent pour un club d’honneur. Les Versaillais ont vraiment créé un circuit de formation très abouti.