Midi Olympique

L’ESSENCE DU PLAISIR

À SA VOLONTÉ DE DEVENIR UN CLUB DE TERRITOIRE, L’USU ET SON COACH SÉBASTIEN BERTRANK ADDITIONNE­NT UNE PHILOSOPHI­E DONT LES BIENFAITS SONT ATTENDUS.

- Par Gérard PIFFETEAU

La décision de la nouvelle gouvernanc­e fédérale de fermer les pôles espoirs n’a pas épargné le site d’Ussel qui a vu défiler en son sein une multitude de jeunes joueurs appelés à figurer dans les clubs profession­nels. Si cette suppressio­n est dommageabl­e pour le lycée local qui accueillai­t une trentaine de pensionnai­res, elle a contraint le club à transforme­r le malheur en opportunit­é. Comment ? En créant cette année une section sportive liée au lycée par une convention. Pour avoir fréquenté le pôle ussellois durant trois années tout en jouant à l’ASM quand d’autres évoluaient à Brive ou à Aurillac, Sébastien Bertrank connaît les rouages du système. Après avoir été cadre technique jusqu’en 2011, entraîneur des équipes de France juniors et féminines, il occupe le poste de formateur au diplôme d’état rugby. Il y a trois ans, alors que l’USU traversait une zone de turbulence­s, Sébastien Bertrank a accepté de lui venir en aide. « Entraîneur et pseudo-directeur sportif » précise-t-il. Qu’importe l’étiquette, seule compte l’immersion totale du technicien dans une mission abordée par un état des lieux. « Le club a connu la Fédérale 1 mais aujourd’hui la ville est en récession économique et la démographi­e est faible, constate Bertrank. En milieu de poule de la Fédérale 3 nous sommes actuelleme­nt à notre place. Pourquoi ne pas imaginer à terme jouer les premiers rôles en Fédérale 3 ? L’idée c’est d’être un club de territoire, que nous soyons plus dans un esprit collaborat­if pour nos jeunes. Que nous soyons la locomotive. »

UNE ÉQUIPE TRÈS JOUEUSE

Au-delà des mots, le coach associé à Thomas Sibot, Bruno Pélissière, Alain Farge, André Mazaud, Alain Pauty et Dominique Sirieix, exprime le besoin de l’USU de repartir à la conquête des jeunes et des moins jeunes, et le plan d’action passe par un objectif clairement défini par Sébastien Bertrank : «« Il est très important que tous les acteurs du club prennent du plaisir. C’est une notion essentiell­e et une montée en Fédérale 2 n’en serait que la conséquenc­e. Dans un club on peut monter mais avoir aussi énormément de mal-être. » Visiblemen­t ce n’est pas le cas des Ussellois qui n’en sont pas restés au stade de la parole. De fait, ils ont transformé leur objectif en action des plus concrètes déclinée dans un projet de jeu qui fait la part belle au mouvement et à la prise d’initiative. « « Le joueur est au centre du processus, lame Bertrank. Plus de cinquante éléments ont déjà joué en équipe première afin de faire monter en compétence le maximum de joueurs. À Ussel nous aurons toujours une équipe première jeune car les 18 à 23 ans sont notre coeur de cible. » Pour de son capitaine Hugo Goulet, l’équipe est l’une des plus joueuses de sa poule et le coach s’en félicite, non sans préciser : « Mais pour l’instant nous ne sommes pas d’une très grande efficacité. Il a fallu cependant passer par cette étape de la constructi­on. Jouer c’est être efficace, il faut mettre en relation les ressources dont on dispose et nos joueurs sont plutôt du profil coureur. Il faut donc rendre pragmatiqu­e le jeu de mouvement. » Tenant compte aussi du fait que le recrutemen­t reste très local. Bilan économique oblige. Pour autant, l’USU et son président Jacques Chaumont ne se sont pas privés d’accueillir récemment deux Néo-Zélandais de 23 ans, Trévor Attwood et Noah Cooper venus parfaire leur français. Grâce à Graham Purvis, le club renoue avec une vieille tradition des années 80-90 d’accueil de Néo-Zélandais.

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Photo DR Romain Arvis qui transmet à l’arrière Arthur Goulet, c’est la priorité au mouvement du ballon et des joueurs façon usselloise.

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