Midi Olympique

TOULOUSE ET LE RACING SAUVENT LES APPARENCES

- Par Léo FAURE leo.faure@midi-olympique.fr

Commençons donc par le positif. C’est toujours plus agréable. Toulouse et le Racing 92, à mi-parcours de cette phase de poules de Champions Cup, signent un remarquabl­e sans faute (trois victoires en trois matchs) dans les deux poules pourtant les plus relevées de cette édition 2018-2019.

Cette bonne nouvelle s’analyse. Vendredi dans ces colonnes, Dimitri Yachvili expliquait ceci, à propos de la Coupe d’Europe : « L’important, c’est l’intensité, la vitesse d’exécution, la variété des lancements et la technique individuel­le irréprocha­ble. […] Ces critères s’affranchis­sent du défi physique ou de la seule conquête, autour desquels le Top 14 se construit encore trop souvent. C’est un rugby d’il y a 15 ans, que je connais bien mais qui n’a plus cours

aujourd’hui. Pour être performant en Coupe d’Europe, ce sont les critères de vitesse évoqués plus haut

qu’il faut cibler. » Le Racing 92 et Toulouse sont deux équipes construite­s pour soutenir ce défi de vitesse qui a cours sur la cène continenta­le. Ils en sont récompensé­s.

QUATRE CLUBS VERS LA SORTIE?

À l’exact opposé, les quatre autres clubs français sont en difficulté après trois journées. Lyon, Toulon, Montpellie­r et Castres sont justement plutôt tournés vers le défi physique pour faire plier leurs adversaire­s. Clairement, ce n’est pas payant en Coupe d’Europe. En tout cas pas suffisant. « Je l’ai dit à mes joueurs, ça leur montre la différence réelle entre notre Top 14 et ce niveau-là. On n’est pas invité, dans notre championna­t, pour rivaliser avec ces équipes-là. Ou pas assez » assumait Pierre Mignoni après la

déroute de ses hommes, samedi, à domicile face à Glasgow (42-22). « Mes joueurs se sont donnés et ont fait des choses intéressan­tes en attaque. Mais il y a détails qui font qu’au haut niveau, ça ne pardonne pas. Tu prends des essais beaucoup trop facilement.

Ça s’appelle le haut niveau. » Un haut niveau auquel deux Français seulement semblent aujourd’hui prétendre. Montpellie­r, Lyon et Castres ont subi la foudre ce week-end. Toulon s’est lui relancé en dominant le MHR (38-28) mais sa situation reste critique en

Coupe d’Europe après ses deux défaites initiales.

Si la phase de poules de Coupe d’Europe avait pris fin ce week-end, deux clubs français seulement rejoindrai­ent les quarts de finale. Les quatre occupent n’occupent même pas la deuxième place de leur poule. C’est inquiétant, forcément. C’est aussi dans la lignée de ce que produit le rugby français à l’internatio­nal, depuis bien longtemps.

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