LÂCHER LES CHEVAUX
RAMENÉ À UNE FROIDE RÉALITÉ FACE À VANNES, AURILLAC A LE DEVOIR DE MONTRER AUTRE CHOSE, NOTAMMENT DANS LE COMBAT.
Après près d’un mois d’un visage séduisant, d’un enthousiasme même débordant, les Aurillacois n’ont pas vu le jour face à Vannes. K.-O. debout dès les premières minutes, groggy et incapables de réagir, les Cantaliens n’ont rien eu à opposer durant 70 minutes, s’offrant juste un suspense de dernière minute et la possibilité d’un parfait hold-up. Thierry Peuchlestrade, entraîneur des arrières, a bien du mal à digérer cette défaite d’ailleurs. « C’est une déception, une colère aussi car c’est très frustrant de voir que l’on est capable de s’imposer à Massy, de se remettre la tête à l’endroit, d’envisager d’autres objectifs et de passer complètement à côté en recevant Vannes, ceci dit sans minimiser leur victoire. » Ne pas avoir pu répondre présent dans les fondamentaux du rugby - conquête, combat - ne passe pas.
Pour autant, ce n’est pas la seule catastrophe qui est tombée sur la tête des coachs. Les Aurillacois ont payé un cher tribut de ce zéro pointé avec pas moins de neuf blessés à l’issue de la rencontre. Pour autant, dès dimanche, il a fallu passer à autre chose et préparer ce match de Bayonne comme il se doit. mettre de la rigueur et de la vitesse pour aller perturber des Basques plutôt sûrs de leur rugby en ce moment. Cependant, il n’occulte pas le fait qu’en « France, on a tendance à se voir beau quand on enchaîne les bonnes performances. L’équipe se croit alors invincible ». Un comportement, une attitude qui n’est pas acceptable pour lui qui croit au travail, à la discipline. Cette mentalité toute française qui contraste avec sa rigueur sud-africaine.
Pour cela, Aurillac a aussi besoin de leadership. « Contre Vannes, on n’avait perdu ce leadership avant le match » (absence de dernière minute de Paul Boisset). Une défaite plus neuf joueurs sur le carreau, le Stade aurillacois peut sans doute positiver avec l’apparition de nouvelles têtes et des retours de blessures, notamment celui de Flavien Nouhaillaguet pour son premier match officiel après une fracture à une main. S’il n’a pas d’appréhension particulière, il aura certainement la responsabilité d’un brassard de capitaine face à « une grosse équipe, la meilleure défense de Pro D2 ». Lui aussi considère que ce déplacement à Bayonne est périlleux. Il s’attend à jouer sur « un terrain rendu gras par la pluie. On a juste à se lâcher car on reste sur une performance moyenne dans l’engagement».
Retrouver de l’enthousiasme, cette petite euphorie sèchement écornée par des Bretons morts de faim, c’est sans doute l’exemple à suivre. Il serait plus plus facile de se relever quand on fait un déplacement chez un gros, que l’on n’est pas favori et que la pression est quasi nulle. « Il n’y a pas dix mille questions à se poser : on lâche les chevaux et en avant ! » conclut le troisième ligne.