EN CLASSE EUROPÉENNE
MALGRÉ QUELQUES FULGURANCES ET UNE BELLE MÊLÉE, LE LOU N’A PAS RIVALISÉ EN ÉCOSSE. LE CLUB RHODANIEN CONTINUE D’APPRENDRE SUR LA SCÈNE CONTINENTALE.
Pour tout dire, à la 25e minute de jeu, quand les Warriors menaient 18 à 0 et totalisaient 80 % de domination territoriale, on s’est dit que les Lyonnais allaient prendre la grêle à tous les sens du terme, le ciel de Glasgow s’abattant sur eux aussi fort que les vagues des joueurs écossais sur le terrain. Et puis non, pas tant que ça. S’il n’a toujours pas débloqué son compteur au classement, le Lou a terminé la rencontre avec des statistiques supérieures à Glasgow, totalisant 55 % de possession et d’occupation. Remportant dix turnovers (contre sept pour ses adversaires) aussi. Pas ridicule. Mais de plus en plus dans le rugby d’aujourd’hui, tenir le ballon n’est pas gagner. Et la maîtrise dont ont fait preuve les coéquipiers de Stuart Hogg dans des conditions climatiques très difficiles a suffi à leur assurer la victoire. Leur maîtrise et leur entame, surtout.
UNE ENTAME RATÉE
Car ce match, les Lyonnais l’ont perdu dès les premières minutes. Dès la première même, avec cet essai inscrit par l’ailier Niko Matawalu quarante-cinq secondes seulement après le coup d’envoi. Le Fijdien récidivait vingt minutes plus tard (18-0, 23e). Entre-temps, le Lou avait perdu deux ballons en touche et concédé six pénalités. Trop, trop vite, pour espérer empêcher les Écossais d’aller chercher une victoire capitale pour eux dans la course à la qualification malgré la pluie battante qui les a empêchés de développer leur jeu habituel.
Malgré, aussi, une deuxième mi-temps lyonnaise de bien meilleure facture. À quatorze contre quinze, les Rhonaniens avaient inscrit leurs premiers points juste avant la pause, par la botte de Doussain (carton jaune pour Gibbins à la 36e). Au retour des vestiaires, ils étaient enfin parvenus à mettre la main sur le ballon, récompensés d’une belle séquence de dixsept phases de jeu par un essai du jeune centre Pierre-Louis Barassi, au sein d’une ligne de trois-quarts 100 % française. Quelques fulgurances et une grosse domination en mêlée mais encore trop d’absences (plus un carton rouge pour Etienne Oosthuizen à la 70e) pour rivaliser au plus haut niveau, exactement comme l’avait déploré leur manager Pierre Mignoni la semaine passée après les quarante points encaissés au Matmut Stadium de Gerland face à ces mêmes Écossais. C’est ce que retiendront l’ancien demi de mêlée international et ses hommes de ce voyage outre-Manche : déjà éliminés, vaincus deux fois à domicile et surclassés par les Warriors la semaine dernière, ils n’avaient rien d’autre à faire qu’apprendre à Glasgow samedi. C’est ce qu’ils ont fait. Ça paiera un jour. Mais pas ce week-end.