Les Bleus champions du monde !

Et pourquoi ils ne le feraient pas ? Hein ? D’ailleurs, ne diton pas qu’impossible n’est pas Français ? Alors pour une fois, les Bleus ne ratent pas leur entrée en Coupe du monde. Ils matent les Pumas grâce une discipline de fer et un pack «XXL» dans lequel Jelonch, Macalou, et Willemse renversent tout sur leur passage. En suivant, ils montent en puissance et étrillent les Etats-Unis et les Tonga. C’est donc gonflés de confiance que Guilhem Guirado et Cie s’avancent vers le Crunch, dernier match de poule. Dans les derniers instants d’un match à la limite de la violence, Owen Farrell dégoupille et assène un terrible plaquage cathédrale à Morgan Parra. Carton rouge pour l’Anglais et pénalité de la gagne pour le Clermontois. Premiers de la poule C, les Tricolores filent en quarts et retrouvent les Australiens péniblemes seconds de la poule D (derrière les Gallois) aux dépens des Fidjiens, victimes d’un arbitrage défavorable. Plombés par des tensions alimentées par le caractère sulfureux du sélectionneur Michael Cheika et les différends opposant David Pocock à Israel Folau qui ont fini par en venir aux mains lors des phases de poule, les Australiens explosent face à des Bleus conquérants qui se hissent en demi-finale. Ils retrouvent l’épouvantail de la compétition, les All Blacks. Seulement, ceux-ci ont perdu Kieran Read et Beauden Barrett lors d’un quart de finale stratosphérique disputé face au Japon, hôte de la compétition, dans un stade d’Oita en fusion. Déstabilisés par la perte de leurs deux leaders de jeu, les Blacks déjouent. Portés par une défense héroïque et une rage née de l’humiliation subie lors de la tournée de juin 2018, les Tricolores s’imposent grâce à un essai venu d’ailleurs marqué par l‘insaisissable Antoine Dupont.

Dans les jours qui suivent cet authentique exploit, la fièvre ovale gagne la France. Le rappeur Vegedream sort à la hâte la version rugby de « Ramenez la Coupe à la maison » qui donne « Ramenez Webb Ellis à Marcoussis », laquelle cartonne sur les ondes. L’affiche de la finale a des airs de Tournoi des 6 Nations, puisque les Bleus retrouvent les Irlandais qui ont vaincu l’Afrique du Sud en quarts et le pays de Galles en demi-finale. Comme en février 2018, le XV de France contient les hommes de Joe Schmidt en privant ces derniers du ballon grâce à une conquête irréprochable. En face, Sexton vacille et rend un ballon facile aux Bleus qui échoit dans les bras du meilleur marqueur tricolore, Alivereti Raka. Le Clermontois foudroie le premier rideau irlandais, sprinte, et assoit le talentueux arrière Jordan Larmour d’une charge monumentale à dix minutes de la fin et marque l’essai de la gagne. Dans un ultime pilonnage des Celtes, Keith Earls commet un en-avant dans les arrêts de jeu. C’est fini. La France décroche son premier sacre mondial et les Bleus rentrent avec le précieux trophée William Webb Ellis. Ils sont reçus à l’Elysée par le Président de la République, en présence de son conseiller aux affaires ovales, Jean Lassalle. Tous ensemble, ils chantent « Montagnes Pyrénées » dans la cour de l’Elysée. Cocorico !