IL N’EST PAS INFAILLIBLE
UNE FOIS N’EST PAS COUTUME: À BELFAST, LE SURDOUÉ ÉCOSSAIS A RATÉ SON MATCH. À QUI LA FAUTE ?
Les superlatifs nous ont souvent manqué lorsqu’il fut question d’évoquer Finn Russell. À son sujet, on s’accorde tous à dire qu’il a radicalement hystérisé la ligne d’attaque francilienne, plus poussive à l’époque où Dan Carter et Rémi Talès en étaient les chefs d’orchestre. Il faut malgré tout concéder qu’à Belfast, l’international écossais n’a pas évolué au niveau qui peut être le sien. Après avoir essuyé trois échecs dans ses tirs au but, Finn Russell, qui reste pourtant l’une des frappes les plus sûres du Top 14 (80 % de réussite), dut passer la main à Teddy Iribaren, entré en cours de match à la place de Maxime Machenaud. L’ancien Warrior fut même remplacé, une poignée de temps plus tard, par l’ouvreur des Fidji Ben Volavola…
Alors, verdict ? « On est tous d’accord pour dire que Finn n’a pas joué son meilleur match en Irlande, plaide Henry Chavancy. Mais des gros matchs, il nous en a fait gagner beaucoup depuis le début de la saison. Russell, je préférerais toujours l’avoir avec moi que contre moi ». Sélectionné quarante fois avec le XV du Chardon, familier du circuit international depuis 2014, le meneur de jeu du Racing 92 n’a pourtant que 26 ans et, de fait, ne présente pas encore les caractéristiques d’un « produit fini ». Et si Dan Carter n’avait pas, l’an passé, l’impact de son successeur sur le jeu du Racing, il ne ratait jamais une pénaltouche ou un coup de pied de renvoi…
LAMBIE A UN COUP À JOUER
Au crépuscule du dernier match de Champion’s Cup, prévu samedi face aux Scarlets, Finn Russell devrait être mis au repos par les deux Laurent avant de rejoindre le XV du Chardon, avec lequel il disputera le Tournoi des 6 Nations. En clair, il va être désormais demandé à Pat Lambie, à peine remis de sa blessure à un genou, de prendre le relais de l’ancien ouvreur de Glasgow. S’il est moins fort que son concurrent dans l’animation offensive, le Sud-Africain reste en revanche irréprochable sur les basiques du poste, que ce soit les tirs au but ou le jeu au pied d’occupation. Auteur d’une très belle fin de saison, Pat Lambie, qui avait été fauché dans son élan lors de la finale de Champion’s Cup, a un coup à jouer en l’absence de son concurrent le plus sérieux : à huit mois du Mondial, ni Handré Pollard ni Elton Jantjees ne sont réellement imposés à l’ouverture chez les Springboks. Alors, qui sait ?