LA CURE DE JOUVENCE
AVEC DIX JOUEURS DE MOINS DE 23 ANS, L’USAP A TENU TÊTE À L’UBB. LES ESPOIRS CATALANS ONT DONNÉ UN VENT DE FRAÎCHEUR À UN CLUB EN PLEINE DÉROUTE EN TOP 14.
Ils s’appellent Quentin, Alban, Pierre, Edoardo, Alivereti, Kévin, Nicolas ou encore Sadek. Certains d’entre eux ont porté le maillot de leur sélection nationale chez les jeunes, d’autres furent sacrés champions de France Espoirs sous le maillot catalan en 2017. Un point commun : tous ont été alignés à AiméGiral ce vendredi pour la réception de Bordeaux-Bègles. Désireux de préparer la cruciale venue de Pau en Top 14, le 26 janvier, les entraîneurs de Perpignan ont profité de la scène européenne pour re-lancer dans le grand bain ses jeunes joueurs. À tel point que David Marty, en charge de l’équipe espoirs, a éprouvé les plus grandes difficultés au moment de constituer sa composition d’équipe ce week-end. Au milieu des Karl Chateau, Tom Ecochard et autres Paddy Jackson, les Usapistes en devenir ont donné pleine satisfaction.
Malgré une nouvelle défaite (27-34) face à une UBB elle aussi remaniée mais toujours en quête d’une improbable qualification, ce Perpignan rajeuni a emmagasiné tout un flot de certitudes pour l’avenir. L’entraîneur des avants Perry Freshwater se voulait fier de ses hommes au coup de sifflet final. « On leur a demandé de s’envoyer, de donner le maximum. C’est ce qu’ils ont fait. C’était une bonne expérience », livrait le coach anglais, toutefois agacé par la physionomie de la rencontre et la nouvelle courte défaite de sa formation. « C’était une équipe bis de Bordeaux mais avec de la qualité. C’est dommage qu’ils marquent deux essais à zéro passe. Je râle un peu mais je suis très fier de la prestation des avants », ajoutait-il.
PIERRE REYNAUD : « J’AI PLUS APPRIS QU’EN HUIT SEMAINES D’ENTRAÎNEMENT »
L’expérimenté David Mélé a également souligné la prestation des jeunes ce vendredi. « Ils ont essayé de tirer leur épingle du jeu et je pense qu’ils se sont montrés à leur avantage. C’est ce qu’on attendait d’eux, qu’ils puissent porter fièrement le maillot de l’Usap », résumait celui qui n’avait que 23 ans lors du titre de 2009. Revenu au club pour terminer sa carrière, l’homme d’expérience fut aux premières loges pour assister à l’apprentissage du jeune Fidjien Alivereti Duguivalu, tout proche d’encaisser un carton rouge en première période puis finalement marqueur pour son baptême européen. Sans oublier les talents tricolores Alban Roussel et Pierre Reynaud, auteurs de quatrevingts minutes de grande qualité. « Même s’il n’y avait pas d’objectif comptable, on aurait aimé apporter cette première victoire et ce déclic », pestait d’ailleurs le troisième ligne, avant de revenir sur cet apprentissage salutaire : « Le but de ce genre de matchs est de se montrer, montrer que la relève est là et que nous avons autant envie que les grands. La vitesse de jeu est complètement différente qu’en Espoirs. Ça reste un cran en dessous du Top 14 mais c’est bien pour faire la passerelle. On s’entraîne souvent avec les pros, mais rien ne vaut un match finalement. J’ai beaucoup plus appris qu’en huit semaines d’entraînement », concluait Pierre Reynaud. En face, si l’UBB ne s’est pas offert une telle cure de jouvence, c’est que le club girondin espérait toujours se qualifier en quarts de finale de Challenge Cup. Malgré un succès bonifié acquis par des joueurs en manque de temps de jeu là encore, les BordeloBèglais ont vu les derniers espoirs s’envoler avec la victoire du Connacht contre Sale, samedi après-midi.