DE CORPS ET D’ESPRIT
LES CORRÉZIENS SONT ENFIN VENUS À BOUT DE LEUR BÊTE NOIRE. LEUR ÉTREINTE INITIALE A PESÉ LOURD DANS LA BALANCE, TOUT COMME LEUR PRAGMATISME BIENVENU, MARQUE D’UNE ÉQUIPE QUI GRANDIT.
Est-ce vraiment « presque un exploit ? » comme le ressentait Arnaud Mignardi. À quatorze contre quinze dès la 13e minute de jeu, il y avait forcément tout à craindre de ce match annoncé piège. Surtout face à un adversaire, « qui a l’habitude de jouer des mauvais tours », comprenez, que le CABCL n’avait plus battu depuis le 14 octobre 2011. Un autre temps. Désormais révolu pour le plus grand plaisir de supporters tout à leur joie de voir leurs protégés bien décidés à domicile à ne laisser que des miettes à n’importe quel concurrent, même les plus sérieux.
DES BASES ESSENTIELLES
Pourtant, « c’était dur, engagé », ne cachait pas un Arnaud Mignardi, jamais avare dans ce registre et qui portait les stigmates du combat féroce. « C’est aussi un match référence pour nous dans l’engagement et la solidarité. Nous le recherchions depuis le début de saison », poursuivait le centre. Un peu à la manière de ce qui lui était arrivé début octobre à l’occasion de la réception de Soyaux-Angoulême et de la perte de Stuart Olding sur carton rouge, la troupe corrézienne n’a pas paniqué au moment où Otar Giorgadze quittait la pelouse. Elle a poursuivi son travail en mêlée fermée - avec l’ailier Sevanaia Galala en pousseur en troisième ligne - en touche, dans les phases de collision, mais aussi dans les rucks où les mains de Matthieu Voisin et de Saïd Hirèche semblaient comme aimantées au contact du ballon. Ajoutez à cela un réalisme sidérant avec deux essais inscrits pour trois incursions dans le camp biarrot et seulement trois pénalités sifflées contre et vous avez la recette d’un premier acte de très haut niveau. Le genre de prestation qui, combinée à une bonne pincée de pragmatisme et une défense à la hauteur durant le second acte, vous pose un candidat à l’étage supérieur. « Il fallait montrer en ce début d’année le nouveau visage du CABCL », rajoutait Mignardi conscient que ce genre de matchs peut aider Brive à monter en température au coeur de l’hiver. Un hiver qui s’annonce crucial et qui a déjà fait des siennes avec les blessures avantmatch de Retief Marais (touché à la cuisse) puis en cours de match de Vivien Devisme (soupçon de déchirure mollet droit) et Thomas Laranjeira (alerte aux ischio-jambiers). Mais c’est aussi l’autre enseignement de cette rencontre, Brive même amputé de ses titulaires habituels et indiscutables peut faire confiance à sa jeune garde incarnée notamment vendredi soir par un Simon-Pierre Chauvac qui prend de l’épaisseur. « On va pouvoir travailler sur ce match car on a vu dans un contexte difficile une équipe avec du caractère. Il y a de bons signaux pour la suite. » Jean-Baptiste Péjoine et le staff briviste attendent désormais la même chose à l’extérieur.