L’ART DE LA CHUTE
VICE-CHAMPIONNE DU MONDE DE JUDO DANS LA CATÉGORIE VÉTÉRAN, LAETICIA COUPEAUX ENSEIGNE AUX JEUNES NANCÉENS LES PRINCIPES D’UN RAPPORT AU SOL SÉCURISÉ.
Àl’heure de la grande préoccupation nationale sur la santé des joueurs, le club de Nancy-Seichamps a pris le parti d’éduquer à ses jeunes licenciés les principes de bases d’une bonne chute au sol et de protéger leur rachis de chocs très violents. Leur idée : confier cet enseignement à une experte de judo, récemment élevée au rang de vice-championne du monde de la catégorie vétéran. Au mois d’octobre 2018, à Cancun au Mexique, Laetitia Coupeaux, 41 ans, quelques mois après avoir enlevé le titre de championne d’Europe de la catégorie, « pour réaliser au niveau international ce que je n’avais pas pu faire du temps de ma carrière sportive active », est allée défier la délégation brésilienne jusqu’à se hisser sur la deuxième marche du podium. Judokate de confession depuis ses 6 ans, ceinture noire quatrième dan, cette maman est devenue éducatrice au club de rugby de Nancy-Seichamps, où elle avait suivi les pas de son enfant. Parcours classique : de maman, elle était devenue licenciée impliquée. Sa spécificité : elle enseignait déjà le judo aux tout petits.
EXERCICE DE LA LANGOUSTE
Pédagogue par nature, et par expérience, les dirigeants nancéens lui avaient demandé il y a deux ans de s’occuper de la catégorie des moins de 6 ans, pour laquelle les grands principes du jeu de rugby sont encore secondaires par rapport à l’enseignement du dépassement de la peur du contact. Elle avait dit oui. Sérieuse dans sa démarche, elle a passé des diplômes fédéraux. « Depuis deux ans, grâce à ses méthodes, on voit des gamins qui adorent se rouler dans la boue », la loue son président Olivier Heyd. Et de l’exercice qu’elle a nommé « La langouste » jusqu’à l’apprentissage des grands principes du judo appliqués à la pratique du rugby, elle a développé un enseignement que les Nancéens, et le comité départemental de Meurthe-etMoselle, ont décidé d’élargir à toutes les catégories. Elle animera le 12 février sur le sujet, vidéo à l’appui, une réunion avec les éducateurs départementaux. Au club, elle participera bientôt de façon ponctuelle à la formation des moins de 16 ans et des moins de 18 ans. « Le but est d’essayer de développer des outils pédagogiques qui permettent aux joueurs de jouer au rugby de façon précise, pour permettre de libérer une balle dans de bonnes conditions par exemple, tout en protégeant leurs corps des traumatismes liés au plaquage ou à la chute au sol », explique celle qui devient dans son domaine pour le rugby local une petite référence, sans y avoir jamais joué.