RAJEUNISSEMENT GAGNANT
RECALÉ DE PEU POUR LA MONTÉE EN FÉDÉRALE 1 AU PRINTEMPS DERNIER, ISSOIRE MÈNE LE BAL DANS SA POULE, TOUT EN INTÉGRANT SES JEUNES BÉLASCAIN, CHAMPION DE FRANCE LA SAISON DERNIÈRE, ET EN DOMINANT LA POULE EN ÉQUIPE RÉSERVE.
À l’intersaison, le club puydomois s’est retrouvé avec potentiellement plus de cent joueurs en seniors, sans qu’aucun d’entre eux n’ait démérité la saison précédente : l’équipe fanion, en Fédérale 2, avait échoué de très peu contre Nafarroa pour la montée en Fédérale 1 en huitièmes de finale ; l’équipe réserve s’était qualifiée pour les phases finales ; et les Bélascain, on s’en souvient, avaient soulevé le bouclier de champion de France après une dernière victoire contre Mauléon.
Le club, qui est passé en quelques saisons de l’Honneur — où il évoluait encore en 2013-2014 — aux portes de la Fédérale 1, a décidé de jouer encore plus la carte jeune. L’équipe réserve est devenue l’équipe espoir, sur le modèle de la Fédérale 1. « Nous avons fait le choix de surfer sur la génération Bélascain et de considérer cette équipe comme une équipe espoirs. Nous nous appliquons à nous-mêmes la règle de ne pas faire jouer plus de sept joueurs de plus de 23 ans. Dans le même temps, nous essayons de faire jouer un maximum de jeunes en équipe une. » Quand on entend « jeune », il faut juste s’accorder sur la définition. Dans une équipe qui a 24 ans de moyenne d’âge, par jeune, il faut entendre évidemment les gamins titrés au printemps dernier. Dans la large revue d’effectif effectué par le staff depuis le début de saison (42 joueurs utilisés en Fédérale 2), sept juniors Bélascain ont déjà été promus, et pas pour faire de la figuration. Dans le même temps, l’équipe B fait mieux que son homologue de Fédérale 2 (leader de la poule 8, 46 points, 8 victoires, 1 nul, 3 défaites avant le déplacement à Châteauroux hier). Elle est invaincue (12 victoires, 8 bonus offensifs) et a été l’auteur de carton mémorable (76-5 à Saint-Yriex, 115-0 contre Bourges). Ce qui ne réjouit pas forcément, paradoxalement, les entraîneurs.
« C’est problématique, juge Christophe Rodier, qui a pris la succession de Franck Théron à l’intersaison. Cela limite la progression. Il faudrait que ce soit un peu plus dur… » De la dureté, il y aura de toute façon bientôt, au moins pour l’équipe fanion. Limoges, Périgueux, voire Saint-Junien ou encore Vichy n’ont pas dit leur dernier mot. Et la vérité des phases finales n’est pas celle de la phase préliminaire. Promu en Fédérale 2 en 2015 après avoir terminé quatrième de poule, Issoire le sait bien. « Cette poule est peut-être plus faible que celles des deux saisons précédentes, s’interroge le président,
Claude Pojolat. Si nous nous qualifions, nous rencontrerons des équipes du Sud-Ouest. C’est un autre rugby. Il faut être prudents. »
De la prudence, les Issoiriens n’en manquent pas, eux qui ont construit pas à pas leur belle ascension, qu’ils aimeraient bien voir se poursuivre, au plus haut niveau amateur. « Si nous avons un groupe qui gagne le droit d’y évoluer sur le terrain, nous l’accompagnerons », tranche le dirigeant.
Et on peut leur faire confiance pour garder les pieds sur terre. « Le travail accompli depuis dix ans ne doit pas être gâché une montée, souffle Christophe Rodier, qui n’oublie
pas ce qu’il doit à ses collègues. Notre boulot est facile. Nous sommes dans les quatre, ça brille. Mais il ne faut pas oublier le gros travail effectué en amont. »