TOUJOURS DEBOUT
APRÈS AVOIR RETROUVÉ LE PLUS HAUT NIVEAU FÉDÉRAL EN 2016, LE CLUB DE LA LÈZE POSTULE POUR UNE PLACE QUALIFICATIVE EN DU-MANOIR. UNE BELLE PERFORMANCE POUR LE PLUS PETIT BUDGET DE LA POULE.
En Occitanie, Marciac a le jazz, Viella ses vendanges tardives et à Saint-Sulpice-sur-Lèze, on peut se flatter de posséder l’USSS, la plus ancienne association sportive du village, qui a apporté à ce patelin rural de deux mille habitants une notoriété certaine. En 2012, toute la France ovale a encore en mémoire ce parcours extraordinaire de l’équipe fanion qui avait réalisé l’exploit de se hisser en finale de Fédérale 2, après avoir successivement éliminé des gros bras tels que Bagnères-de-Bigorre et Rodez. Lors de l’examen final à Béziers face à Vienne, le Petit Poucet a mené son rival aux prolongations pour finalement échouer à sept longueurs de retard (22-29). Plus près de nous, l’équipe fanion a retrouvé en 2016 le plus haut niveau fédéral. Actuellement dans la très relevée poule 3, les SaintSulpiciens réalisent un parcours plus qu’acceptable en flirtant avec la première moitié de tableau. Vendredi soir à Valence face à l’ambitieux Roval-Drôme, qui revendique un budget dix fois supérieur à celui des riverains de la Lèze. Ces derniers sont tombés les armes à la main face à l’immense armada de la Drôme (37-6). Une défaite qui n’a pas entamé le moral des dirigeants, ni celui de l’encadrement et encore moins celui du coprésident JeanPierre Olsewski. « Nous ne jouons pas dans la même cour. Romans-Valence ambitionne l’accession en Pro D2. De notre côté, une qualification en Yves-du-Manoir suffirait amplement à notre bonheur. Sur la rencontre, le score est sévère. Mais, nous avons quelques circonstances atténuantes. Le match étant télévisé, il a fallu se plier aux exigences d’une rencontre se jouant le vendredi soir. Des joueurs n’ont pu se libérer à l’image de notre arrière, Julien Gardey. Il a été remplacé au pied levé par un ouvreur, Maxime Boyer. Le déplacement a été long, mais les joueurs et les supporters en gardent un bon souvenir. »
OBJECTIF : SIXIÈME PLACE
Après avoir affronté l’ogre de la poule, les hommes de Damien Denechaud et de Victor Labat vont se mesurer à des formations moins coriaces laissant la perspective d’obtenir une sixième place, celle qui autorise à disputer le challenge Yves-du-Manoir. « Une qualification serait une belle récompense pour l’ensemble du club. Pour cette fin de saison, il y a des rencontres qui s’annoncent vraiment captivantes tant à GastonSauret qu’à l’extérieur », ajoute Jean-Pierre Olsewski.
À cheval entre la sixième et septième place, l’USSS est en partie maître de son destin pour obtenir cette sixième place. Elle va s’exporter à Graulhet, Céret, Fleurance, des clubs de la deuxième partie de tableau. À domicile, elle va se mesurer à des concurrents directs tels que Rodez, Castanet. Le 3 mars, Gaston-Sauret va accueillir Narbonne, une référence d’Ovalie déchue. Qui aurait imaginé, il y a encore trois ans en arrière, une telle opposition ? C’est en quelque sorte la magie du championnat fédéral. Avec un budget de 400 000 euros, un club de village de 2 000 habitants, fait des prouesses et des entorses à la logique sportive. Saint-Sulpice-sur-Lèze est toujours debout dans ce plus haut niveau fédéral. Pour l’heure, il n’a pas envie de mettre un genou à terre.