Midi Olympique

Dans les coulisses de la crise !

- A. B.

La crise couvait depuis quelques mois au Stade français. Elle a explosé au cours de la semaine passée et s’est matérialis­ée, comme révélé par nos confrères de RMC, par la mise à pied de Julien Dupuy et Robert Mohr. L’entraîneur des skills et le directeur du développem­ent sportif ont été reçus jeudi soir par le manager Heyneke Meyer et son adjoint Pieter De Villiers, accompagné­s du directeur administra­tif et financier Jean-Romain Sintes, fraîchemen­t arrivé de la FFR. Le sort des deux hommes a rapidement été scellé. La décision concernant la mise à l’écart de Julien Dupuy avait été prise à la fin du mois de novembre. Elle aurait dû intervenir avant les fêtes de fin d’année. Seulement, en raison du décès tragique du jeune espoir Nicolas Chauvin, survenu le 12 décembre, la direction parisienne a préféré ne pas agir durant une période déjà difficile sur le plan émotionnel.

Il est reproché à Julien Dupuy d’avoir attisé les rancoeurs de certains joueurs à l’égard du management et du projet de jeu d’Heyneke Meyer. L’intéressé s’en défend. Et dans son entourage, on le dit finalement «soulagé» de ne plus avoir à collaborer avec le staff en place.

L’OFFRE FINANCIÈRE FAITE À MATERA : LA GOUTTE D’EAU QUI FAIT DÉBORDER LE VASE

Le cas de Robert Mohr est sensibleme­nt différent. Certes, il lui est aussi reproché d’avoir alimenté la scission entre quelques joueurs et le staff. Mais un premier point de rupture a probableme­nt eu lieu au début du mois de novembre. En raison des sélections de plusieurs joueurs retenus en équipe de France et des absences de nombreux joueurs blessés, le Stade français a recruté temporaire­ment trois joueurs sudAfricai­ns (Liebenberg et Warner au titre de joker médical, Stassen au titre de joueurs supplément­aire). Selon nos informatio­ns, Robert Mohr, garant du projet mené par le docteur Wild, aurait affirmé son désaccord. Et pour cause. Celui qui est à l’origine de l’arrivée du milliardai­re allemand à Paris est aussi celui qui a rédigé le projet sportif basé sur la formation et une forte identité parisienne. Dans ce projet, il est question de conserver l’ADN du jeu stadiste. Des éléments, à ses yeux, en totale contradict­ion avec la politique menée par l’ancien coach des Springboks. Entre eux, le fossé s’est creusé, Meyer reprochant à Mohr de ne pas suffisamme­nt faire avancer les dossiers, notamment en matière de recrutemen­t.

Une goutte d’eau a fait déborder le vase : la signature du troisième ligne internatio­nal argentin Pablo Matera, révélée samedi par rugbyrama.fr. Le capitaine des Pumas n’a pas pu résister à l’offre financière du Stade français et s’est engagé pour trois ans. À Paris, il sera l’un des joueurs les mieux rémunérés du club. C’est ce point important qui a déclenché la crise ouverte dans les entrailles de Jean-Bouin. Lundi dernier lors d’une réunion houleuse avec Heyneke Meyer, Robert Mohr, garant du bon respect du Salary Cap auprès du propriétai­re HansPeter Wild, a fait part de sa désapproba­tion. La raison ? L’offre financière jugée déraisonna­ble et la crainte de ne pas pouvoir respecter le Salary Cap. Il s’en est ému auprès du Docteur Wild, qui, en suivant, a demandé à chacun d’exposer ses arguments. La suite ? Vous la connaissez.

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