Midi Olympique

« Je me demandais comment j’allais pouvoir jouer »

SOFIANE GUITOUNE - Centre de Toulouse ALORS QU’IL NE S’ÉTAIT PAS ENTRAÎNÉ EN RAISON D’UNE GASTRO ET SE TROUVAIT ENCORE TRÈS INCERTAIN LA VEILLE DU MATCH, IL A VÉCU UNE DRÔLE DE SEMAINE…

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Peut-on estimer après ce match que le Stade a reçu une leçon de rugby ordonné face au Leinster ?

Ce n’est peut-être pas une leçon, mais on a quand même le sentiment d’être tombés face à une équipe qui a présenté beaucoup plus de maîtrise que nous, à un niveau d’intensité qu’ils connaissen­t peut-être un peu mieux. Quand ils tiennent le ballon, ils ne le perdent pratiqueme­nt jamais, et c’est assez impression­nant. Malgré l’ampleur du score, je ne pense pas que nous ayons franchemen­t à rougir. On peut surtout avoir des regrets quant à notre première mi-temps, où nous avons eu un peu trop de déchet pour exploiter l’avantage du vent.

À ce sujet, le résultat du «toss» s’est avéré déterminan­t dans la physionomi­e du match…

Ce sont eux qui ont choisi de débuter contre le vent. Partant de là, on savait ce qu’ils allaient nous proposer. Il était évident que le Leinster allait chercher à conserver le ballon sur des séquences de jeu les plus longues possibles, pour nous fatiguer et jouer davantage l’occupation en deuxième mi-temps. C’est pour cela qu’on s’était dit qu’il était important de prendre le score très vite, et si possible de creuser un petit écart avant le repos. Malheureus­ement, nous n’y sommes pas parvenus, et une des causes de notre défaite est probableme­nt à rechercher là.

L’un des tournants de cette première période est précisémen­t une de vos percées, conclue par un enavant de Yoann Huget…

Lorsque je perce, je vois des défenseurs qui reviennent un peu partout en travers. Mon premier souci est de ressortir sur l’extérieur, malheureus­ement je ne vois personne qui arrive, puis j’entends Yoann dans l’axe… Et ça se termine par un enavant... C’est dommage parce que nous avions réussi à franchir sur un lancement de jeu, et ça situe assez bien les difficulté­s que nous avons eues à conserver le ballon sur de longues séquences, contrairem­ent à eux.

En quoi le Leinster est-il aujourd’hui supérieur à Toulouse ?

Comme je l’ai dit, leur capacité à tenir le ballon est impression­nante. Même si nous avons réussi à regagner le ballon au bout de l’action, ils ont quand même été capables de tenir le ballon pendant 38 temps de jeu en première mi-temps ! (lire « Macro ») De notre côté, nous avons fait preuve de courage et de solidarité en défense pour nous y opposer, mais ils ont quand même globalemen­t réussi à repartir avec des points de chacune de leurs incursions dans nos 22 mètres. Et nous n’avons n’a pas su leur imposer la même chose. La seule fois où nous nous sommes approchés de la ligne, ils ont fini par récupérer le ballon, et deux pénalités plus tard, ce sont même eux qui marquent… Mais c’est définitive­ment le genre de défaite dont il y a beaucoup à apprendre, et qu’il ne faut surtout pas oublier.

Le niveau d’intensité du match est apparu assez exceptionn­el du haut des tribunes… Y aviez-vous déjà confronté dans le cadre d’un match de clubs ?

L’intensité était vraiment énorme. Je ne m’étais pas entraîné de la semaine à cause d’une gastro et, la veille du match, je me demandais encore comment j’allais pouvoir jouer. Au bout de dix minutes, j’étais complèteme­nt cuit. Après, heureuseme­nt, ça s’est mieux passé pour moi. Mais globalemen­t, les impacts et le rythme étaient très élevés. On a eu un peu de mal à garder l’efficacité que nous pouvons avoir en championna­t à ce haut tempo.

D’un point de vue personnel, audelà de la maladie, vous avez aussi dû digérer cette semaine une petite déception, avec votre nonconvoca­tion dans la liste des trente pour le Tournoi…

Non… Enfin si, j’étais déçu, bien sûr. Au début, je ne me faisais pas trop d’illusions, mais à force d’entendre des journalist­es t’en parler ou ton entourage te dire que tu fais un bon début de saison, forcément, tu te prends au jeu et tu commences à y croire un peu… Mais bon, il y a du monde à ce poste, qui demeure qui plus est tenu par certains tauliers du groupe. Tant pis, je vais continuer à travailler. Et si cela doit m’arriver un jour de revenir en équipe de France, je serai le plus heureux des hommes. Propos recueillis par N.Z. ■

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