Midi Olympique

SANS ROUGIR

LYON AUTEUR D’UN MATCH PLEIN, SOUTENU PAR SON PUBLIC, PROMPT À SALUER L’ENGAGEMENT DES JOUEURS PENDANT QUATRE-VINGTS MINUTES, LES LYONNAIS N’ONT PAS À ROUGIR DE CETTE NOUVELLE DÉFAITE, FACE À UNE ÉQUIPE ANGLAISE IMPRESSION­NANTE.

- Par Sébastien FIATTE

Zéro point engrangé hier plus zéro point récolté lors des quatre premières journées permettent-ils de tracer la tête au toto lyonnais ? Ce serait aller un peu vite en besogne. Il ne faudrait pas prendre les Lyonnais pour des zozos. Ils ont perdu mais n’ont rien à se reprocher. Une lecture rapide — et paresseuse — accréditer­ait la thèse du crash lyonnais, séché à domicile par des Anglais — « qui ne seront pas loin d’être champions d’Europe », selon Pierre Mignoni, qui s’y connaît évidemment en campagne continenta­le aboutie. Comme dans tous les domaines, cela dépend évidemment de quels chiffres on parle. Sur le match d’hier, les Lyonnais ont franchi autant que les Anglais (7), gagné 551 mètres (contre 325) et battu 43 défenseurs, contre 17 pour les Saracens. Dommage que cela ne soit pas concrétisé au tableau d’affichage, dommage aussi que les Anglais se soient montrés aussi réalistes, marquant sur toutes leurs occasions.

Mais, comme le faisait remarquer le capitaine lyonnais, Julien Puricelli, le Lou a développé du jeu, dans l’entrejeu, loin des zones de marque. Et il a craqué défensivem­ent face à la patience et la puissance anglaises, ou cédé sur des contres. Dans un bilan général après le succès contre Agen, Pierre Mignoni rappelait qu’on avait le droit de perdre, tout dépendait de la manière.

À QUI PERD GAGNE

Dimanche, il n’y avait pas de honte à perdre contre plus fort que soi, en donnant tout ce qu’on avait, à l’image d’un Alexis Palisson auteur de l’essai de l’honneur en fin de match, qu’on n’avait pas vu aussi fringant à Gerland depuis bien longtemps. À l’image d’un Noa Nakaitaci, qui ne s’est pas lassé de tenter de franchir le mur adverse, ou d’un Deon Fourie titularisé en troisième ligne centre et toujours prêt à combattre quand on l’appelle. Pour ne parler que d’eux. « J’ai un sentiment de fierté, soufflait Pierre

Mignoni après la rencontre. J’ai vu un bon match de rugby. L’équipe a été de mieux au mieux au fur et à mesure de la compétitio­n. Je tiens à établir deux vérités. La première est que nous ne sommes pas au niveau. Mais il n’y a pas dix longueurs d’écart entre nous et les Saracens, une équipe qui a grandi peu à peu au fil des saisons. Elle était loin de ce niveau il y a dix ans. Ensuite, nous avons joué cette compétitio­n à fond, nous la jouerons à fond jusqu’au bout.

Et nous en sortons grandi. » À l’extérieur, il y aura peut-être encore et toujours des sceptiques, des pisse-froid. À Gerland, le Lou a joué hier à qui perd gagne. Dans un match sans enjeu, le public a poussé à fond derrière le Petit Poucet, accueillan­t l’essai de l’honneur inscrit par Palisson comme s’il avait donné la victoire à son équipe. Les supporters ont produit plus de décibels hier que lors de ces dernières victoires bonifiées en Top 14. À Lyon, ce n’est pas rien.

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Photo Icon Sport Les Lyonnais ont tout joué à fond, à l’instar de l’essai d’Alexis Palisson en toute fin de match, face à un public ravi.

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