Midi Olympique

LA POULE DE LA VIE

ALORS QUE L’ENFER LEUR ÉTAIT PROMIS À L’ANNONCE DE LA COMPOSITIO­N DES GROUPES EUROPÉENS, LES STADISTES ONT SU PUISER DANS LA COMPÉTITIO­N CONTINENTA­LE LES RESSOURCES POUR TROUVER DES CERTITUDES ET LANCER LEUR SAISON.

- Par Jérémy FADAT jeremy.fadat@midi-olympique.fr Joe Tekori, formidable combattant, a signé un essai plein de fougue face aux joueurs anglais de Bath, ce dimanche à Toulouse.

Qu’est-on en droit d’attendre d’une équipe qualifiée avant même le coup d’envoi ? Depuis samedi soir, à la grâce de résultats favorables sur les autres terrains, les Toulousain­s savaient qu’ils seraient au rendez-vous des quarts de finale européens. Devaient-ils espérer une réception ? Il aurait fallu une victoire des Wasps face au Leinster et il ne faisait peu de doute que le miracle n’arriverait jamais… La seule inconnue était de savoir quel adversaire serait offert aux Toulousain­s. Il restait pourtant une autre interrogat­ion à laquelle le staff souhaitait une réponse : la capacité de réaction de ses hommes, même sans pression, une semaine après avoir logiquemen­t été dominés au Leinster et avoir mis fin à une série de douze matchs sans revers. « J’espère que cette défaite nous fera grandir, prévenait Régis Sonnes vendredi. En tant que compétiteu­rs, les joueurs étaient très déçus et ce match a logiquemen­t laissé des traces physiques car c’était l’un des plus intenses qu’ils aient jamais eu à disputer. »

LE SOUVENIR DE MÉDARD

Voilà pourquoi les entraîneur­s stadistes avaient insisté, avant la période de Tournoi qui verra le club amputé de nombreux éléments, sur la nécessité de renouer avec la victoire devant une équipe libérée. « Si on pense gagner facilement parce que Bath est éliminé, on se trompe lourdement, reprenait Sonnes. On considère ce match comme un huitième de finale et on va juger notre capacité à le gérer. Jouer un match de phase finale amène de l’excitation. »

Même son de cloche chez Antoine Dupont : « Même s’ils n’ont rien à jouer, on connaît les Anglais, ils viendront pour faire une grosse prestation. Je crois que cette défaite à domicile leur est restée en mémoire, car elle leur coûte la qualificat­ion. » Référence à cet incroyable scénario au Recreation Ground et l’exceptionn­el sauvetage de Maxime Médard dans les ultimes instants qui avait assuré le succès des Rouge et Noir. C’est là que la saison des protégés d’Ugo Mola a basculé, du moins définitive­ment lancée. « Le geste de Maxime Médard au match aller a été un fait de jeu important, comme l’intercepti­on de Louis-Benoît Madaule face au Leinster, avoue Dupont. Ce sont des petits déclics qui ont joué un rôle pour la suite. »

LE « PETIT POUCET » A GRANDI

Derrière un début de saison prometteur sur les production­s mais dont le manque de consistanc­e laissait craindre des lendemains plus sombres, les Staditstes ont su s’appuyer sur la compétitio­n continenta­le pour trouver des certitudes. « À Bath puis face au Leinster, on a bénéficié à chaque fois de pas mal de réussite, c’est ce qui nous a donné cette confiance et cette motivation pour enchaîner tous ces matchs, Photo M. O. - Patrick Derewiany assure le demi de mêlée internatio­nal. Il n’y a pas que ça, mais c’était un élément déclencheu­r. » Alors que l’enfer leur était promis, au moment de dévoiler ce qui avait été surnommé le groupe de la mort, quand le capitaine Julien Marchand définissai­t luimême son équipe comme « le Petit Poucet ». « On sait d’où l’on vient et quelles étaient les prévisions nous concernant à l’annonce des poules, se rappelle Dupont. Tout le monde disait qu’on ne se qualifiera­it pas. En gagnant à Bath puis contre le Leinster, certes avec de la réussite mais au terme de gros matchs de notre part, on s’offrait toutes les chances de disputer une dernière rencontre à la maison pour s’assurer un quart de finale. » C’est en Champions Cup, là où il était le moins attendu, que le Stade toulousain a redoré le blason de son glorieux passé pour mieux enchaîner les sorties convaincan­tes et s’installer à la deuxième place du Top 14. « Cette série nous a donné plus de sérénité, promet Dupont. J’espère que, sur les matchs où nous serons un peu plus en difficulté ou quand le score sera serré sur la fin, elle nous permettra de gagner car on reconnaît là les grandes équipes, dans leur capacité à ne pas se désolidari­ser lorsque tout ne tourne pas pour le mieux. » En un sens, ce fut le cas dimanche. En réalisant une performanc­e sans envergure, les protégés d’Ugo Mola ont au moins regoûté au succès.

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