Midi Olympique

Le soleil d’Aurillac, le public de Bourg…

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Il fallait le faire. Depuis des mois, dans le sillage de son controvers­é président Jean-Baptiste Aldigé qui multiplie les excentrici­tés et autres vacheries envers certains de nos confrères, le Biarritz olympique s’était largement assuré le monopole du désamour aux yeux du rugby français. Mais, visiblemen­t, les Basques ne font rien comme les autres puisqu’il aura suffi d’une seule interview (dans les colonnes de Sud-Ouest) de Philippe Tayeb, l’homme fort de l’Aviron bayonnais, pour que le voisin rafle la première place de ce classement peu glorieux. Jusque-là, il faut bien avouer qu’entre ses fêtes, son légendaire jambon, son marché sans équivalent ou ses chants à Jean-Dauger, le capital sympathie de Bayonne était immense. Au point que la fameuse « peña baiona » est le seul hymne repris dans toutes les tribunes de l’Hexagone. Mais voilà, sous prétexte de vanter les mérites de son club et les qualités de sa région, Tayeb n’a rien trouvé de mieux que de se payer la moitié du Pro D2 : « Quand j’ai les agents au téléphone, je leur dis qu’il y a quatre choses au Pays Basque qu’ils n’ont pas ailleurs. Un : le plus beau public de Pro D2. Deux : un des trois meilleurs entraîneur­s français. Trois : l’une des plus belles régions au monde et quatre : un projet. Si le joueur ne veut pas vivre ça, vous l’envoyez à Bourg, à Massy, à Vannes… L’Aviron, ça s’achète. […] Ici, on n’est pas à Aurillac, avec moins dix degrés, où t’es obligé d’annuler les matchs. Avec tout le respect que j’ai pour eux. Ici, tu vas te promener avec ta femme en bord de mer, tu vis des bons moments… » Sa plus belle performanc­e est sûrement de parvenir à glisser le mot « respect » au coeur d’une tirade si grotesque.

C’est bien connu : il ne tombe pas une goutte d’eau et on n’a jamais vu un match se disputer au milieu d’un marécage chez lui. Pour info, on compte 1 170 millimètre­s de pluie et 2 080 heures d’ensoleille­ment par an à Aurillac pour

1 500 millimètre­s de pluie et 1 700 heures d’ensoleille­ment à Bayonne. Et, même si on ne goûte que peu de ses sorties, on note la réaction d’Aldigé sur Twitter : « La mer, c’est à Biarritz. » Alors que, de Bayonne, il faut tout de même parcourir une poignée de kilomètres pour voir l’océan quand Vannes est une vraie ville côtière.

Une dernière pour la route : il y avait presque 10 000 spectateur­s à Bourg-en-Bresse, un magnifique public unanimemen­t reconnu, pour le derby contre Oyonnax voilà près d’un mois. M. Tayeb, on vous l’assure : l’Aviron est une institutio­n appréciée de tous, à commencer par nous, mais, par pitié, si vous voulez que ça continue, trouvez d’autres arguments auprès des agents qui ornent votre répertoire.

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