DOUBLONS, MODE D’EMPLOI
À UNE SEMAINE DE L’OUVERTURE DU TOURNOI DES 6 NATIONS, CETTE 15e JOURNÉE SE FERA SANS LES INTERNATIONAUX FRANÇAIS. UN « FAUX DOUBLON » QUI TOUCHE PARTICULIÈREMENT CLERMONT ET TOULOUSE. MAIS ÉGALEMENT LE CHOC ENTRE LA ROCHELLE ET MONTPELLIER
Comment expliquer à un initié qu’un joueur appelé avec les Bleus, même s’il n’y a pas de match du XV de France, ne peut tout de même pas jouer avec son club ? Une aberration de plus dans le rugby français, quand par exemple les Anglais n’ont pas de journée de Premiership ce week-end. C’est toute la complexité de ces journées de « faux doublons » - il y en a quatre cette saisonqui se rajoutent aux trois week-ends où les Bleus jouent en même temps que le Top 14 (pour France - Fidji le 24 novembre, France - Écosse le 23 février et Italie - France le 16 mars). Des doublons à la baisse tout de même puisqu’ils étaient au nombre de cinq la saison dernière.
TOULOUSE, LE REVERS DE LA MÉDAILLE
Les clubs ont appris à vivre avec cette ineptie et se sont adaptés en conséquence. C’est le cas notamment de Clermont qui amputés de cinq joueurs dont quatre dans ses lignes arrière, avait ciblé dans son recrutement des joueurs pouvant compenser ses absences. Pêle-mêle : Moala, Nanai-Williams, Betham ou encore Naqalevu sont arrivés lors des deux dernières intersaisons. Autant de joueurs capables de suppléer les Fofana, Penaud ou autre Lamerat, même si ce dernier n’est cette fois pas appelé avec les Bleus. Du côté de Stade toulousain, c’est le revers de la médaille. Le retour aux sommets du club quadruple champion d’Europe implique que bon nombre de ses joueurs se voient rappelés ou même appelés pour la première fois puisque sur les cinq nouveaux, trois sont Toulousain (Aldegheri, Ntamack et Ramos). Là encore c’est derrière qu’Ugo Mola est le plus touché. Sur les sept stadistes convoqués, cinq auraient pu postuler dans les lignes arrière toulousaines contre Grenoble ce dimanche. Ce qui a obligé notamment le manager des Rouge et Noir à effectuer un turnover plus tôt que prévu la semaine dernière contre Bath pour laisser un peu de fraîcheur à Zack Holmes et Cheslin Kolbe - tous les deux sont sortis à la 59e minute - qui devraient être beaucoup sollicités ces prochaines semaines.
Les deux plus gros clubs pourvoyeurs du XV de France se retrouvent donc impactés dans une journée importante pour la qualification mais qui a aussi une incidence dans l’optique du maintien puisque le Stade toulousain reçoit Grenoble avec une équipe amoindrie.
À La Rochelle et Montpellier, deux clubs qui se battent pour accrocher le top 6 et qui s’affrontent samedi, ce sont les packs qui se retrouvent amputés de nombreux cadres : Atonio, Alldritt, Bourgarit et Priso côté rochelais, Camara, Picamoles, et Willemse du côté montpelliérain. Le tout alors que le MHR, tout juste éliminé en Coupe d’Europe, joue une partie de sa saison en Charente-Maritime.
DES CONSÉQUENCES À PLUS LONG TERME
Mais ce n’est pas tout car si les clubs voient leurs joueurs indisponibles pour ces sept journées de championnat, il faut y rajouter les semaines de vacances obligatoires pour tous les internationaux français comme l’oblige la convention FFR-LNR qui apporte son lot de nouvelles aberrations. Sébastien Bézy et Jonathan Danty, convoqués pour les tests de novembre, n’auront disputé aucune minute lors de la tournée tout en restant à la disposition du staff de Jacques Brunel et donc pas disponible pour leur club, se sont vus accorder cette semaine de vacance obligatoire ! Complexe, on vous avait dit…