DEUX ANS DÉJÀ !
IL Y A DEUX ANS, QUASIMENT JOUR POUR JOUR, LE LOU RELEVAIT LE PARI D’INVESTIR LE MATMUT STADIUM GERLAND, AVEC UNE VICTOIRE POUR DÉBUTER EN TOP 14 CONTRE LE RACING, CHAMPION DE FRANCE EN TITRE. DEPUIS IL A RELEVÉ LE GANT AVEC SUCCÈS ET SON NOUVEAU LIEU DE
Nous l’avouons volontiers : au départ, nous étions sceptiques. Quoi, le Lou à Gerland ? Vous n’y pensez pas. Sur un plan personnel, le déménagement nous arrangeait : le stade de Gerland, rebaptisé Matmut Stadium Gerland propose un accès plus pratique en transport en commun que le stade de Vénissieux à la frontière du huitième arrondissement, et en plus, il est bordé de pleins de bar et de restaurants.
En théorie, l’idée était belle mais le pari nous semblait risqué. Dans l’ancien antre des footballeurs, avec un terrain séparé des spectateurs par une fosse, et une jauge (plus de quarante mille spectateurs à l’époque), les six à sept mille spectateurs habituels risquaient par exemple de paraître complètement perdus. Et qui d’autre viendrait ? Le public lyonnais n’est pas seulement réputé difficile. Il l’est ! Un ami, amateur de sports, principalement de foot et de l’OL, jurait qu’il ne viendrait jamais voir du rugby au Matmut Stadium de Gerland… Il a changé d’avis et vient à l’occasion, séduit par les rugbymen et ce qu’ils ont fait d’une des plus belles oeuvres de Tony Garnier.
Le bilan sportif au bout de deux ans ? Une deuxième moitié de saison 2016-2017, terminée en boulet de canon, grâce notamment à un succès renversant contre le… Racing (37-25 le 28 janvier 2017) avec une fin de match en boulet de canon. Une qualification acquise de haute lutte le 5 mai dernier contre Montpellier, devant près de 20 000 spectateurs. Et cette saison, le Lou cartonne sur sa pelouse en championnat : après un nul concédé contre Toulouse, il a pris le bonus offensif contre tous ses hôtes. Et lors de la défaite contre les Saracens, il y a quinze jours, le public a poussé comme rarement devant le courage et l’engagement de ses protégés. « On est passé de six à sept mille spectateurs à Vénissieux à treize à quatorze mille ici, et on le ressent sans être focalisé dessus, souffle le talonneur Mickaël Ivaldi. Par exemple, quand on va se placer pour préparer une touche ou une mêlée, on sent un engouement plus important. »
UN CLUB EN PLEIN DÉVELOPPEMENT
Théâtre de multiples exploits, avec nombre d’acteurs de renoms, ce grand terrain implique de grandes responsabilités. « Gerland est un très beau stade, ajoute Jérémie Maurouard l’ancien Rochelais et Racingman, arrivé cet été. Il ne faut pas oublier la chance que nous avons de jouer dans un tel stade, où des légendes ont évolué. Devant notre public, nous nous devons de faire de gros matchs. » Le déménagement a également permis au Lou de jouir de belles infrastructures, propices à la performance. « Nous avons réussi à faire du stade un lieu de proximité et de convivialité, se réjouit le président, Yann Roubert. De l’école de rugby aux pros, en passant par le centre de formation, la boutique ou le secrétariat, tout est dans un rayon de cinq cents mètres. Et la saison dernière, pour la première fois, notre moyenne de spectateurs a dépassé la moyenne de Top 14. »
Et si pour l’instant l’affluence n’a pas progressé malgré le beau parcours passé, cela n’empêche pas le Lou de continuer de se développer. « Les jardins du Lou », un ensemble immobilier de 28 000 m2 de bureaux sera livré fin 2019, début 2020. D’autres projets sont dans les cartons. L’association et ses équipes a également bénéficié de l’arrivée à Gerland. Avec mille licenciés et l’ouverture aux féminines, aux joueurs loisirs et aux universitaires, sa popularité a explosé et ses besoins en structures et en terrain vont encore en s’accroissant. Bref beaucoup de voyants sont au vert. Il reste à fêter cet anniversaire en grande pompe. Si le feu d’artifice prévu après le match pourrait être compromis - de la pluie est annoncée dans la soirée -, il ne faudrait pas que la performance des Lyonnais fasse de la fête un pétard mouillé. Entre une avalanche de blessés, et un Racing qui voudra à nouveau prendre sa revanche, comme il l’avait fait la saison dernière, après une défaite à domicile à l’aller, les craintes sont nombreuses. Heureusement, Gerland est magique.