LE « MINOT » DEVIENT GRAND
ARRIVÉ AU BO EN MINIMES, LE JEUNE JOUEUR A GRAVI TOUS LES ÉCHELONS DANS SON CLUB DE COEUR. IL FRAPPE, DÉSORMAIS, AUX PORTES DU MONDE PROFESSIONNEL.
Du ballon rond à l’ovale, il n’y a qu’un pas. Ou plutôt une centaine de mètres. Cette distance, Mathieu Hirigoyen l’a franchie à 12 ans. Après des débuts aux Genêts d’Anglet, sur les hauteurs des terrains de la Girouette, il a descendu la pente et s’est dirigé vers ceux du bas où se réunissaient tous les matins les enfants de l’Anglet Olympique Rugby Club, parmi lesquels son cousin Simon. Avec un père, Denis, qui a porté les couleurs de l’équipe fanion, tout comme son oncle Yves, dans les années 80-90, ce changement n’était que logique, en soi. Ses capacités sont rapidement remarquées par le voisin biarrot qu’il rejoint dans la foulée. L’année suivante, il intègre le Pôle espoirs de Bayonne dirigé par Pierre Perez et gravit, en parallèle, les marches avec le BO. Roger Aguerre, qui l’a entraîné pendant les deux années Crabos, se souvient : « La lecture de la touche est son point fort, mais, au-delà de ça, il est très intelligent dans ses déplacements avec ou sans le ballon. À chaque fois qu’on lui a mis des objectifs par rapport à ses points faibles, il a tout de suite énormément bossé dessus et est devenu très performant sur ce qui était stigmatisé comme des lacunes. C’était un leader de jeu et de groupe. »
De ses débuts avec les professionnels à Nevers, en janvier 2018, il en garde « un super souvenir malgré la défaite. Petit, j’allais aux matchs, donc pouvoir jouer en pro au BO était une grande fierté. » En août dernier, à Sapiac, nouveau soir de première pour le jeune Hirigoyen. Première rencontre de la saison avec le BO, première titularisation en Pro D2 et premier essai. À la sixième minute, il récupère un ballon dans ses 40 mètres et part pour une course folle qu’il achève dans l’en-but adverse. « Cet essai m’a permis de montrer que j’étais là pour être dans la rotation de l’équipe. Après une première grosse préparation physique avec les pros, j’ai vu que le travail payait » savoure le garçon qui fête son vingtième anniversaire ce vendredi. Depuis, le « minot », comme l’appelle son coéquipier et ami Sven Girlando, a disputé six autres matchs, dont deux en tant que titulaire, tous au poste de troisième ligne aile.
CLARKIN : « UN MÉLANGE D’OLIVIER MAGNE ET JULIEN BONNAIRE »
Si les amateurs du Bendern, où jouent les espoirs, ont aperçu Hirigoyen, brassard de capitaine au bras, avec le numéro huit dans le dos pour dépanner, c’est bien au poste de troisième ligne aile que le staff professionnel compte utiliser le joueur d’1m94 pour 103 kg. « J’aime bien sauter et plaquer. C’est plus dans mon registre. Comme je ne suis pas très frontal et plus dans l’évitement, je suis plus à l’aise à l’aile. »« J’aime sa mobilité et son déplacement glisse Matthew Clarkin. C’est un grand troisième à la Française ! Il me fait penser à un mélange d’Olivier Magne, Julien Bonnaire. Ou plus récemment à Alexandre Lapandry. Je le vois dans ce stylelà, très athlétique. C’est un profil important à avoir dans ton effectif. » Malgré les sollicitations, l’international moins de 20 ans a récemment fait le choix de prolonger l’aventure pour les deux prochaines années. « Quand j’ai commencé à parler du projet du BO, c’est un des premiers noms qui est revenu dans mes oreilles. Il a énormément de talent et de potentiel. On ne veut pas précipiter les choses, mais c’est un joueur pour qui on va tout faire afin qu’il monte en puissance et qu’il ne devienne pas seulement un joueur dans l’effectif, mais un leader » annonce Clarkin. « Quand tu es jeune, tu es courtisé reconnaît l’intéressé. Mais le plus important, c’est le temps de jeu. Il faut jouer, il faut matcher. » Pour au final, continuer à grandir.