Midi Olympique

TE’O, L’INTERMITTE­NT

LE CENTRE DU XV DE LA ROSE S’EST MONTRÉ PLUS QUE FURTIF AVEC SON CLUB DE WORCERSTER À QUI IL AURA COÛTÉ VRAIMENT TRÈS CHER DEPUIS SON ARRIVÉE EN 2016.

- Par Jérôme PRÉVÔT

Ben Te’o ressemble au prototype du joueur moderne. Un gars capable de défendre n’importe quel maillot, avec tout ce que ça comporte. Il est né en NouvelleZé­lande, il a joué sept ans dans le championna­t profession­nel treiziste australien. Il est ensuite passé à XV pour jouer en Irlande (Leinster) et en Angleterre (Worcester) pour, au final, se retrouver à jouer avec le XV de la Rose et les Lions. On allait oublier, il a été aussi internatio­nal samoan… à XIII.

Ça fait beaucoup pour un seul homme. Il fait partie bien sûr du premier groupe donné par Eddie Jones en vue du prochain Tournoi. Les médias anglais se sont rendu compte que Ben Te’o pouvait prétendre au statut du joueur le plus cher du monde. Le plus cher, surtout pour Worcester, le club qui lui donne un salaire mensuel depuis 2016 et qui est classé avant-dernier du championna­t anglais. Le problème, c’est que les supporters des Warriors n’ont pas souvent le loisir de l’applaudir. Depuis septembre, il n’a joué que deux matchs de championna­t plus trois matchs de Challenge Cup. Il n’a commencé en Premiershi­p que le 29 décembre. Auparavant, il n’avait joué avec Worcester qu’une fois, le 20 octobre contre les Ospreys sur la scène européenne… pendant trente-trois minutes. Entre ses vacances estivales et les fêtes de fin d’année, il n’a donc joué qu’un bout de rencontre avec son club. Il s’est d’abord blessé au quadriceps, avec une opération à la clé. Puis il a souffert d’un mollet, puis à peine guéri, il a été pris pour les tests de novembre où il a joué trois fois sur quatre. Eddie Jones a visiblemen­t du mal à s’en passer.

700 € PAR MINUTE

Ensuite, à la surprise générale, Ben Te’o est revenu pour trois semaines en Nouvelle-Zélande avec le soutien de son entraîneur, le Sud-Africain Alan Solomon qui a estimé normal que le joueur souffle un peu et aille voir sa famille. Mais un nouveau pas a été franchi le 21 décembre quand Worcester a perdu à domicile 32 à 6 face à Northampto­n en championna­t et que les supporters de Worcester ont constaté que le joueur était revenu dans la ville mais qu’il était resté en civil dans les tribunes. Solomon, encore une fois, a assumé ce choix. On comprend que les supporters l’aient un peu mauvaise quand on sait que Te’o est très bien payé, on évalue son salaire entre 400 000 et 410 000 € par an. À la veille de son grand retour, le 29 décembre le Daily Mail avait calculé qu’il avait coûté à Worcester environ 48 000 € par match joué, et 700 € par minute. Ce qui en ferait le joueur le plus cher du monde.

Ceci dit, Ben Te’o, quand il chausse les crampons, fait le boulot. Car à partir de son retour, l’équipe a gagné deux fois sur deux en Challenge Cup (Ospreys à l’extérieur plus Stade français), ce qui a assuré une place en quart de finale. En championna­t,Te’o a perdu aux Saracens, mais a gagné face à Bath. Quand il est là, Worcester a gagné quatre fois sur cinq. Ce serait génial dans la perspectiv­e du maintien, sauf qu’il va s’envoler pour le Portugal avec le groupe anglais pour le stage d’avant Tournoi.

A priori, les fans de Worcester ne le reverront pas avant fin mars… Sauf si Eddie Jones lui préfère Andy Tuilagi… Les mêmes fans espèrent que le joueur ne décide pas de mettre le cap sur la France, au Racing, à Toulon ou à Toulouse comme la rumeur. le laisse entendre.

 ?? Ben Te’o, un match seulement dans les jambes avec Worcester depuis le début de saison, ce qui en fait le joueur le plus cher au monde. ?? Photo Icon Sport
Ben Te’o, un match seulement dans les jambes avec Worcester depuis le début de saison, ce qui en fait le joueur le plus cher au monde. Photo Icon Sport

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