Simon Zebo : « C’est juste le cri d’un idiot »
SIMON ZEBO - AILIER DU RACING 92 EN DÉBUT DE SEMAINE, L’INTERNATIONAL IRLANDAIS DU RACING 92, SIMON ZEBO, EST LONGUEMENT REVENU SUR LES INSULTES RACISTES DONT IL A ÉTÉ VICTIME À BELFAST.
Finn Russell a rejoint l’équipe d’Écosse et ne reviendra que fin mars, pour le quart de finale de Champion’s Cup. Vous manquerat-il ?
Finn est un joueur de classe mondiale et avec la retraite de Pat Lambie, nous perdons deux joueurs de niveau international en moins d’une semaine. Mais Ben Volavola n’est autre que l’ouvreur des Fidji et Raphaël Lagarde un excellent ouvreur. Finn va nous manquer mais d’autres joueurs se lèveront.
Quand avez-vous appris que Pat Lambie arrêterait sa carrière ?
Deux jours avant que les médias ne l’annoncent. Depuis quelque temps, Pat (Lambie) n’était plus du tout avec l’équipe. Il s’entraînait seul. Nous nous sommes croisés en cours de français et, quand ça s’est terminé, je lui ai donc demandé comment se passait sa rééducation. C’est là qu’il m’a appris qu’il mettait un terme à sa carrière.
Le rugby est-il un sport dangereux ?
Sujet glissant… Ça peut l’être, comme peut l’être le fait de marcher dans la rue. À 28 ans, je sais où mettre ma tête et où ne pas la mettre !
N’avez-vous jamais eu peur sur un terrain de rugby ?
J’ai juste peur de perdre.
Vous avez célébré vos deux derniers essais contre les Scarlets à la manière de Cristiano Ronaldo, le footballeur portugais. Pourquoi ?
C’est un petit jeu entre Conor Murray (le demi de
mêlée du Munster), Teddy Thomas et moi. Conor est un grand fan de Cristiano Ronaldo. Moi, je suis un supporter inconditionnel de Lionel Messi.
Il y a deux semaines, à Belfast, vous avez été la cible d’insultes racistes. Comment avez-vous réagi ?
Ce fut l’une des plus grosses déceptions de ma carrière. J’étais sur mon aile, je m’amusais sur ce match et sur la touche, mes compatriotes irlandais me chahutaient un peu. Mais c’était bon enfant !
Et puis ?
Un mec a hurlé un truc stupide, inacceptable. Je n’y ai pas cru au départ. Je n’avais jamais été confronté au racisme auparavant. Puis j’ai tendu l’oreille et autour, les gens disaient : « Ce mec a-t-il vraiment dit ça ? » […] C’est triste. J’attendais autre chose de mon retour au pays. Mais c’est juste le cri d’un idiot. Le public de l’Ulster n’est pas en cause.
Qu’a-t-il dit ?
Je ne le répéterai pas. Mais ce n’était pas beau, croyez-moi. Je savais que ce genre de trucs avait pu parfois se produire dans les sports gaéliques mais en rugby, je ne l’avais jamais vu.
Vous avez fait une référence au film de Quentin Tarantino, « Django », où l’esclave gagne à la fin…
Vous avez vu le film ? À la fin, Django (un esclave
noir, N.D.L.R.) tue tout le monde et repart avec la fille ! C’est une happy end ! (rires)
Allez-vous faire un recours ?
Non, cette histoire est derrière moi. J’ai juste fait une déclaration aux dirigeants de l’EPCR, qui ont mené une enquête. Beaucoup de supporters irlandais présents ce jour-là dans les tribunes m’ont écrit via les réseaux sociaux en me disant aussi qu’ils livreraient des informations aux dirigeants de l’Ulster.