Midi Olympique

Castres et Toulon jouent gros

MARQUÉ PAR SES CINQ ANNÉES PASSÉES DANS LE TARN, LE CENTRE TRICOLORE ÉVOQUE SON RETOUR DANS LE CLUB QUI L’A RÉVÉLÉ AU PLUS HAUT NIVEAU MAIS AUSSI FAIT GRANDIR EN TANT QU’HOMME. IL PARLE AUSSI DE SON FUTUR, ET DE SON ÉVENTUELLE RECONVERSI­ON AU POSTE DE FLA

- Propos recueillis par Simon VALZER simon.valzer@midi-olympique.fr

Un retour à Castres, où vous avez joué pendant cinq saisons est toujours un moment particulie­r ?

C’est un moment à part en effet. Beaucoup de choses ont changé depuis mon départ, mais je suis ravi de voir que le club évolue toujours à un niveau aussi élevé. J’ai gardé beaucoup d’amis à Castres, ma belle-famille est de là-bas, et mon frère y est même installé. Il a joué à Castres, puis en Aveyron, mais il a fini par y retourner car tous ses amis sont là-bas. Il est donc installé à Castres, avec ma belle-soeur. C’est une ville qui est très présente dans ma vie et dans ma tête. J’y reviens souvent, mais pas toujours pour le rugby. Cette fois, ce sera pour un match, forcément particulie­r lui aussi…

Que représente ce club pour vous ?

Castres, c’est le club où j’ai compris que le rugby était mon métier, mais pas seulement. J’y ai compris qu’il pouvait être beaucoup plus que cela, comme un moyen de créer du lien social : au sein de l’équipe, mais pas seulement. Avec le public aussi. À Castres, on est reconnu dans la rue mais jamais dérangé. Les gens sont adorables. J’ai vécu pleinement ma passion dans un environnem­ent simple et sain.

Vous n’aviez pas senti ce lien social à Toulouse ?

Ce n’est pas qu’on ne me l’a pas montré… Je pense que c’est moi qui ne l’ai pas vu. Je ne jouais pas beaucoup, j’étais plus en retrait dans l’équipe. Toulouse est un club magnifique, j’en suis convaincu. Mais cela venait peut-être aussi de ma jeunesse, ou du fait que je jouais peu.

Quel est votre souvenir le plus fort à Castres ?

Malheureus­ement, c’est la finale perdue en 2014, car c’est celle que j’ai eu la chance de disputer. Le titre de 2013 reste un souvenir magnifique car j’étais émerveillé de voir autant de bonheur dans les yeux de mes potes et des supporters, mais je n’avais pas eu la chance de participer à cette quête du Graal. La raison est simple, il y avait tout simplement meilleur que moi au poste : Seremaia Bai avait fait une saison de fou, tout comme Romain Cabannes. Il était tout à fait logique que je ne sois pas sur la feuille à ce moment-là. La saison suivante, j’ai davantage joué. Seremaia commençait à se faire un peu vieux et j’ai essayé de bousculer la hiérarchie. Même si nous avons terminé par une défaite j’ai adoré le fait de retourner à Paris avec les copains et de ramener les supporters castrais à la capitale. C’était exceptionn­el.

Castres compte déjà deux défaites à domicile en Top 14, vous savez comment les Castrais réagissent quand ils sont dos au mur…

Je le sais mieux que personne oui ! Je n’arrête pas de le répéter à mes coéquipier­s : on sera attendu à Castres. C’est comme ça, chacun défend son terrain et son bifteck en Top 14. Les Castrais auront sûrement en tête le match aller (victoire de Clermont 41-6 le 27 octobre dernier). Nous avions eu à coeur de faire un bon match car nous avions peur de cette équipe du CO. Nous savions qu’elle pouvait nous battre chez

nous. Les choses ont bien tourné pour nous, mais le match retour sera totalement différent. Nous n’irons pas à Castres la fleur au fusil. Je connais les joueurs et le staff du CO, ce match est coché sur leur calendrier depuis un petit moment.

L’ASM s’est renforcé au centre, et la concurrenc­e accrue fait que votre temps de jeu a faibli. Comment le vivez-vous ?

Il y a du monde, c’est vrai mais c’est une bonne chose. On l’a vu l’an dernier : il n’y a jamais assez de joueurs pour pallier aux blessures. Cela procure un confort car cela permet de planifier une rotation qui nous permet de travailler et de récupérer. Et puis Clermont possède tellement d’internatio­naux qu’il faut un effectif large et dense. De toute façon, j’ai toujours pris la concurrenc­e comme un moteur et non un handicap, d’autant qu’il s’agit d’une concurrenc­e saine avec des bons mecs.

Vous avez un côté hyperactif sur le terrain, comment vivez vous le fait de rester en tribunes ?

Je le prends bien car j’ai appris par le passé que l’on ne peut plus jouer tous les matchs. On veut tous le faire bien sûr, mais les saisons sont longues et on risque de le payer. Cette saison, on tourne bien et personne ne ressent la fatigue.

Où en est votre reconversi­on au poste de troisième ligne aile ?

Si vous voulez tout savoir, j’ai une propositio­n de contrat de troisième ligne à Clermont. Je sens que j’arrive à un moment de ma carrière où je dois me lancer un nouveau défi. Je suis venu à Clermont pour gagner un titre, et j’ai eu la chance de le décrocher dès ma première année. Aujourd’hui, je n’ai pas de mal à trouver la motivation, notamment au vu de l’ambiance dans laquelle on joue au Michelin, mais j’ai besoin d’un coup de pied aux fesses. Nous en avons donc parlé avec le staff, qui m’a proposé une reconversi­on ce contrat au poste de troisième ligne aile. Je dispose d’une autre option, qui est un autre défi : signer un contrat longue durée avec un club de Top 14.

Et ?

Ma décision est prise, mais je ne peux pas vous en dire plus car mes présidents n’ont pas encore officialis­é la nouvelle…

Dans l’hypothèse où vous quitteriez Clermont, seraitil question que vous jouiez troisième ligne dans votre nouveau club ?

Non, cela n’a pas été évoqué. Le fait de changer de club est déjà un challenge en soi, un défi qui rebooste car il faut gagner la confiance de ses coéquipier­s, du staff, etc... C’est suffisant !

Allons-nous vous voir jouer troisième ligne aile avec Clermont d’ici à la fin de l’année ?

J’ai déjà fait des bouts de matchs, mais vous ne me verrez pas titulaire à ce poste, non. L’idée est venue de là d’ailleurs, de ces minutes passées à l’aile de la mêlée. Après tout, les postes de centre et de flanker se ressemblen­t, et à force d’y passer, j’ai songé à y jouer pour me donner un nouveau défi.

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Photos Icon Sport Clermontoi­s depuis 2016, Rémi Lamerat retrouvera ce week-end Castres, le club qui l’a révélé.
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