LE SYMBOLE DE LA NIÈVRE
MASSY LES MASSICOIS ONT PERDU LE FIL DE LEUR SAISON. ILS ONT AUSSI PEDU BEAUCOUP DE JOUEURS DE LEUR EFFECTIF. C’EST LE COUTEAU SOUS LA GORGE QU’ILS ACCUEILLENT LEURS MEILLEURS ENNEMIS DE NEVERS.
L’heure brutale est déjà venue du décompte. Massy a complètement manqué sa reprise de compétition en 2019. La probabilité du maintien de la lanterne rouge, gravement atteinte par la défaite subie à domicile contre Bourgen-Bresse, a de nouveau baissé à la suite de la défaite à Biarritz. Les Franciliens déplorent dorénavant quatorze points de retard sur l’objectif de la survie. Il ne reste plus que douze journées à disputer. Ils doivent remporter dans ce laps de temps quatre succès de plus que la concurrence. Si l’on excepte la formidable épopée carcassonnaise de la saison dernière - sept succès entre la 20e et la 27e journée pour se sauver - l’examen des situations comparables dans le déroulé des championnats du Pro D2 depuis sa création, ne fait aucune place à la glorieuse incertitude du sport. Tous ceux qui se sont retrouvés ainsi acculés sont passés à la trappe. Massy a sa tête sur le billot. La jouer comme Carcassonne, alors ? Les Franciliens ne sont pas les Audois, par la simple raison que la décision des dirigeants de Carcassonne du retour de Christian Labit en grand superviseur d’un staff sous surveillance, n’a pas été prise en Ile-de-France à l’encontre de Didier Faugeron et de ses adjoints. On n’a pas créé d’électrochoc de ce type. Aucune réunion d’urgence n’a été organisée non plus ces dernières semaines par les dirigeants. On y déroule la saison de façon linéaire, sans changer en rien ce sur quoi les responsables techniques ont construit leur réussite depuis trois ans. Les Massicois cherchent leur souffle dans la tentative de réactiver ensemble leur savoir-faire commun. Mais ils sont groggy.
DIX JOUEURS MANQUANTS
Ils se sont écroulés chez eux contre les Bressans au moment où ils s’y attendaient le moins, alors qu’ils accueillaient de retour dans leurs rangs quelques joueurs essentiels. Les promesses nées de cet effectif recomposé se sont évaporées en quatre-vingt minutes audessus de ce match qu’il ne fallait pas perdre. Quinze jours plus tard, les Franciliens sont de nouveau confrontés à une problématique de nombre de joueurs manquants. À la nouvelle commotion de Christophe Dessasis, au carton rouge reçu par Jordi Pleindoux, à la blessure de leur seconde ligne irlandais perce-muraille John Madigan, à l’incapacité des dirigeants de dégager une économie de façon à recruter des jokers sur leurs deux droitiers James Currie et Ilia Kaikatsishvili, ils ont ajouté les blessures de leur paire de centres Delage-Sella. Ils sont de nouveau déplumés d’une dizaine de coéquipiers, et alors que leur besoin de points n’a jamais été aussi pressant, ils accueillent les leaders de Nevers. Quel signe du destin ! Du malheur ou de la providence, cela reste à trancher. Historiquement, cette équipe de Nevers a toujours servi de tremplin aux Massicois. En Fédérale 1, combien de fois les Nivernais se sont-ils déplacés en Ile-de-France forts de leurs certitudes, et sont repartis dépités ? Ils ne s’y sont jamais imposés, ni l’année dernière en Pro D2, malgré une suprématie évidente. Les voilà de retour, pour enfin assommer leur bête noire, ou comme toujours par le passé, la relancer contre toute attente.