Arras, en pensant à demain
Le staff arrageois n’a donc pas résisté à cette saison trop difficile. Il y a quinze jours, les deux préposés Jonathan Grenon et David Baville ont été déchargés officiellement de l’équipe première par leur président Gérard Camus. Ce dernier les avait pourtant soutenus dans leur action à sa prise de fonction, tandis que la saison se trouvait déjà mal engagée, en développant un discours de grande fermeté à l’égard des troupes. Quelques mois après, sur sa proposition, à l’issue d’une consultation du comité directeur « qui a voté à neuf voix contre une la décision de mettre un terme à l’activité de nos deux entraîneurs », précise Gérard Camus, le président a décidé de suivre le groupe des joueurs. La cassure avec le staff technique était intervenue en fin d’année 2018. Elle a été confirmée à la reprise, et il a fait le choix de mettre un terme à la situation et de nommer deux joueurs aux côtés de l’entraîneur de la réserve, Olivier Cabuzat, pour poursuivre l’activité : « Il n’était plus possible de continuer. Les membres du staff ne voulaient pas mettre un peu d’eau dans leur vin. Les joueurs l’avaient fait, à mon sens. Nous étions parvenus à une situation où les entraînements se déroulaient à vingt licenciés. »
CAMUS : « ALLONS EN FÉDÉRALE 3 »
En toile de fond de cet épisode de l’éviction, se dresse la préparation de la saison prochaine. Gérard Camus et son équipe ont programmé une série d’entretiens individuels avec tous les joueurs pour savoir sur lesquels ils pourront compter lors du prochain exercice. Ils ont aussi activé une recherche d’entraîneur. « Que les choses soient claires : nous jouerons en Fédérale 3, explique-t-il. Cela fait cinq ans que les équipes successives acceptent des maintiens chaotiques. Avec quel résultat au bout du compte ? Je serai le président de la relégation, pour aller reconstruire une belle aventure à notre niveau réel, en Fédérale 3. Nous avons reçu les soutiens de tous nos partenaires. Nous aurons un budget équivalent. Il faut maintenant rassembler les bonnes volontés pour aller de l’avant. » C’est donc dans ce contexte de la reprise « en joie », pour ce premier match à domicile disputé en autogestion, que les Nordiseds accueilleront comme ils le pourront, une équipe d’Orsay en pleine reprise de confiance. Deux fois trente points inscrits en deux matchs depuis la reprise, dont ceux passés à Chartres, l’ont remontée à la deuxième place. Elle accueillera aussi dimanche le retour du centre argentin Lissandro Gomez-Lopez. « On a
retrouvé un équilibre, pense l’entraîneur Ivan Dury. Compte tenu de nos ambitions, nous mettions peut-être un peu trop de pression négative jusque-là. On a un peu desserré l’étau, et les joueurs ont fait la démonstration d’une belle solidarité, et d’une belle volonté collective. Nous sommes sur la bonne voie. » Ce qui sans doute, ne devrait pas permettre aux Nordistes de profiter pleinement de leur nouvel élan. Mais l’essentiel est ailleurs pour eux.