Midi Olympique

LE GRAND BAIN

LE GROUPE A PROFONDÉME­NT ÉTÉ REMANIÉ PAR RAPPORT À CELUI SACRÉ CHAMPION DU MONDE EN JUIN DERNIER ET LES NOUVEAUX VENUS DOIVENT FAIRE AVEC CET HÉRITAGE AUSSI LOURD QUE PRESTIGIEU­X.

- Par Émilie DUDON emilie.dudon@midi-olympique.fr

Ils ont beau avoir la force du nombre, ils arrivent là dans leurs petits souliers. Si le groupe de trente-quatre joueurs retenus pour les deux premiers matchs du Tournoi compte seulement neuf champions du monde (Carbonel, Vincent, Lebel, Geraci, Lavault, Joseph, Gros, Zegueur et Beria), les vingt-cinq autres débarquent dans un contexte « très particulie­r », ainsi que l’avoue l’un d’entre eux, le talonneur Pierre Jutge (son nom vous dit quelque chose et pour cause : il est le neveu de l’arbitre Joël Jutge, le fils d’Eric, qui entraîne les Crabos de l’USC et le petit-fils de Christian, ancien coach de Colomiers ou Montauban). « La génération qui est déjà là a marqué les esprits, c’est le moins qu’on puisse dire, explique le joueur de 18 ans. Surtout, on voit ces joueurs évoluer en Top 14 tous les week-ends alors que, pour nous, c’est le niveau du dessous. On se dit : « Ça y est, le monde profession­nel est enfin là. » Je ne dirais pas que c’est de l’admiration mais un peu quand même… Il y a une forte volonté de bien faire. Parce que des joueurs de haut niveau comptent sur nous et parce que nous voulons montrer que nous sommes capables, nous aussi, de réussir quelque chose. »

JUTGE : « L’ENVIE DE GARDER LE TITRE »

Sélectionn­é avec les moins de 18 ans lors de la tournée au pays de Galles puis avec les moins de 20 ans développem­ent pour leur tournée en Afrique du Sud l’an passé, Pierre Jutge était capitaine de cette équipe qui est rentrée du pays de Madiba avec quatre victoires en quatre matchs (neuf de ses membres ont été sélectionn­és pour cette édition 2019 des 6 Nations). Jamais retenu avec les pros de son club pour l’instant, il tentera, à l’image de la plupart de ses coéquipier­s, de se frayer une place dans cette équipe qui sera particuliè­rement scrutée, forcément, après sa victoire dans le dernier Tournoi et, surtout, son titre mondial. Pression, vous dites ? Lui réfute : « Cette équipe va être attendue, c’est certain, mais je ne pense pas qu’on puisse parler de pression. Personnell­ement, je n’en ressens pas tant que ça dans le groupe. Il y a de la bonne humeur et surtout l’envie d’avancer. » Alors, plus que la trouille, ce qui va faire « avancer » cette équipe des moins de 20 ans nouvelle génération, c’est « une forme de fierté d’avoir gagné un titre mais surtout de vouloir le conserver, assure Pierre Jutge. On sent plus l’envie de le garder que la peur de le perdre. » Début de l’histoire ce dimanche, à Vannes contre les Gallois. Espérons qu’elle soit toute aussi belle.

Newspapers in French

Newspapers from France