Une mêlée piégée au métier
En alignant le pack le plus lourd de l’histoire des 6 Nations, avec 950 kg sur la balance, le XV de France avait annoncé la couleur et sa volonté de concasser les avants gallois. Or, si la touche s’est avérée plutôt performante comme souvent en début de Tournoi (n’était cette dernière munition, la plus importante, contrariée par les Gallois et empêchant les Bleus de construire le maul de la dernière chance), le poids des avants tricolores n’a jamais vraiment été exploité. Ce fut d’abord vrai dans les ballons portés, où les Bleus ne sont jamais parvenus à retrouver leur efficacité du mois de novembre. La faute à une défense brillante, qui sut parfaitement jouer avec le règlement pour désolidariser et « étouffer » les constructions françaises. Une tendance qui s’est vérifiée en mêlée fermée, où les Diables rouges ont pris une éclatante revanche par rapport à leur dernière venue en 2017. Si les Bleus se sont en effet procurés une pénalité importante à la 70e, ce sont les Gallois qui ont globalement dominé l’affrontement collectif, engrangeant trois pénalités et un coup-franc. Jamais les Bleus ne réussirent ainsi à priver les Britanniques du moindre ballon, le premier essai de George North étant par ailleurs le fruit d’un avantage sur mêlée, qui permit à Hadleigh Parkes de tenter le tout pour le tout avec son coup de pied au fond du terrain. Roublards au niveau de leurs liaisons, anticipant juste ce qu’il fallait chaque impact, les hommes de la principauté n’ont jamais permis aux Bleus de s’allonger à leur guise et d’exploiter leur puissance collective supposée supérieure. Comme quoi, dans tous les registres du jeu, les Gallois ont donné une petite leçon aux Bleus en matière d’intelligence tactique. Une de plus…