Les « off load » pour assurer la continuité
Est-il incompatible avec un jeu ambitieux ?
Bastareaud a principalement été sacrifié sur l’autel de la vitesse lors du premier match de ce tournoi. Un raisonnement logique vu la démarche générale. Avec 125 kg sur la balance, le centre ne possède effectivement pas la vivacité d’un Romain Ntamack ou d’un Wesley Fofana. Ses qualités de déplacement constituent une limite à son jeu, inévitablement et, si Jacques Brunel décidait de privilégier la vitesse avant tout, le Toulonnais se trouverait en ballottage très défavorable. Il n’en possède pas moins des qualités à même de s’inscrire dans un projet dit « ambitieux », avec du mouvement et de la continuité. Sa capacité à passer les bras et à servir ses partenaires après contact peuvent permettre d’ouvrir des intervalles. « Il a su passer un cap en développant sa capacité à faire jouer après lui, analysait Philippe Sella au printemps dernier. Il est un peu plus passeur par moments pour permettre à son équipe d’aller plus loin. » Une statistique pour appuyer les propos de l’ancien centre du XV de France : sur ses dix dernières titularisations au niveau international, Mathieu Bastareaud a signé quinze passes après contact, soit 1,5 par match. Comme un témoignage de sa volonté de créer des différences. Le roi mondial du « off-load », l’inimitable Sonny Bill Williams, en a lui réalisé vingt-et-une sur la même période, soit seulement six de plus.