Midi Olympique

« La montée, je n’y pense pas du tout ! »

ANTOINE BATTUT - Capitaine de Bayonne

- Propos recueillis par Edmond LATAILLADE

Faire retomber le soufflé de la demie a-t-il été le plus dur dans la préparatio­n de la finale ?

C’est important de ne pas rester sur le succès d’Oyonnax et de repartir comme si de rien n’était, de préparer ce match comme tous les autres sans être distraits par ce qu’on a pu faire. Forcément, il y avait de l’effervesce­nce. Le scénario du match était incroyable. Même moi qui ai l’habitude de redescendr­e très rapidement, j’avoue avoir mis une journée supplément­aire. Ce match nous a amené tellement d’émotion. C’étaient les montagnes russes… Mais cela ne nous a pas perturbés.

La finale était inespérée. Comment l’abordez-vous ?

Je connais peu d’équipes qui abordent le championna­t en se disant qu’elles atteindrai­ent la finale. Notre objectif était de finir dans les six et après ce match un peu fou à Oyonnax, nous voilà en finale. On n’a pas démérité. Humilité, travail, ce sont souvent les mêmes mots depuis le début de la saison. On a repris le 4 juin, presque un an de travail, avec une remise à plat chaque semaine. C’est la récompense de la sueur de toute une saison.

Dans tous les paramètres qui forgent votre réussite, quel est celui que vous mettriez en avant ?

Le jeu déstructur­é, associé à une grosse intensité, nous va bien. Il nous caractéris­e bien. Là, je parle de l’attaque mais, incontesta­blement, la discipline est l’une de nos forces et j’espère que l’on continuera à performer dans ce secteur.

Vous avez l’air aussi très sereins…

Si on dégage cette impression, c’est tant mieux. Ça vient aussi d’une préparatio­n physique assez conséquent­e qui fait qu’on arrive à tenir les échanges. On bascule moins vite dans le rouge. On évite ainsi ces fautes un peu bêtes qui amènent les cartons quand les séquences durent.

À Pau, serez-vous chez vous, avec en plus Joël Rey, l’un des chouchous du Hameau ?

À Pau… On sera à Pau. Comme je l’ai dit encore la semaine dernière, je m’attache à ce qu’on prépare les matchs de la même façon, que l’on soit à domicile ou à l’extérieur.

Vous avez accroché Brive lors de la dernière journée. Cela peut-il avoir une significat­ion ?

Tout est remis à zéro. C’est d’ailleurs une belle histoire avec Brive. On les a joués lors de la première journée et lors de la dernière. On se retrouve pour la finale… C’est une équipe très complète, costaud, solide en conquête, avec de gros porteurs de balle, très organisée en défense. Ce n’est pas pour rien qu’on la retrouve en finale.

La montée, vous n’en avez pas parlé jusqu’ici. Vous y accrochez-vous désormais ?

Non. Moi, je n’y pense pas du tout. Du tout. Si on perd, il faudra y penser à ce moment-là. Pour l’instant, il reste un match pour finir le championna­t. Il faut le préparer et ne pas penser à autre chose.

Vous avez des blessures à chaque match. À Oyonnax, manquaient en plus Muscarditz, Oulai, Saubusse. Comment expliquez-vous que votre rendement ne soit pas affecté ?

C’est la force du groupe. On a tourné toute la saison, avec le lot des blessures, la rotation sportive due aux performanc­es de chacun. Des joueurs qui avaient perdu leur statut de titulaire, font de superbes rentrées sur ces matchs de phases finales. Ils apportent. Tout le monde est positif dans le travail. C’est une très bonne chose.

Vous suscitez un gros engouement à Bayonne.

Cela génère-t-il une pression ?

Je le ressens par la sympathie des gens que l’on côtoie. Dans la vie de sportif, ces louanges-là n’aident pas forcément à la performanc­e. J’essaie de ne pas y prêter attention tant que le championna­t n’est pas terminé. Mais il n’y a pas de pression. On a toujours donné le maximum. Les gens le savent.

Sur le plan personnel, est-ce un aboutissem­ent ?

Un bon moment. Je ne suis jamais allé plus haut qu’une demi-finale, en Top 14. En Pro D2, quand j’ai gagné le titre avec Auch, on avait fini premier de la phase régulière. On n’avait donc pas disputé de phase finale. Du coup, c’est un très bon moment.

Vous avez encore un an de contrat. Vous projetez-vous sur la saison à venir ?

Je n’ai pas envie d’y penser. J’ai pris beaucoup de plaisir cette saison. J’ai la chance que l’aventure se prolonge pour un match. J’ai envie d’en profiter à fond, le plus simplement du monde.

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