Midi Olympique

« RICKY » EN A FINI

ENRICO JANUARIE - DEMI DE MÊLÉE D’AGEN LE TRENTENAIR­E LIVRERA SAMEDI SON DERNIER TOUR DE PISTE. UN MOMENT FORCÉMENT EMPREINT D’ÉMOTION POUR CELUI QUI A DÉBARQUÉ À AGEN VOILÀ DEUX SAISONS.

- Par David BOURNIQUEL

Il va falloir s’habituer à son absence. Depuis 2011 et son arrivée au Lou en provenance des Stormers, Enrico Januarie était devenu une des « gueules » de nos championna­ts profession­nels. Avec son physique râblé (1,68 m, 95 kg), son visage toujours glabre et son apparente décontract­ion gestuelle, il fait partie de ces joueurs reconnaiss­ables entre mille. Et c’est bien un dinosaure du championna­t français qui va tirer sa révérence samedi, après deux années passées à Agen. À 36 ans, le corps ne suit plus forcément le rythme de tout un match de Top 14 alors il faut bien se rendre à l’évidence et accepter de lâcher le ballon à plus jeune. N’empêche, même si son temps de jeu s’était réduit comme peau de chagrin cette saison (15 matchs toutes compétitio­ns confondues, dont trois en tant que titulaire), la faute à ce foutu temps qui passe et aux gamins qui poussent, le championna­t de France va perdre un joueur attachant, un demi de mêlée dans le plus pur style sud-africain. Un gestionnai­re, un cornac capable de transcende­r ses avants mais prêt à exploiter la moindre faille dans le système défensif adverse. On l’a encore vu, samedi dernier, lors de son entrée en jeu au plus fort de la domination castraise échouer à cinquante centimètre­s de la ligne après une feinte de passe majuscule qui avait embarqué toute la défense adverse. Son staff lui offrira samedi une belle sortie et à n’en pas douter une « standing ovation » du public d’Armandie.

18 ANS DE CARRIÈRE

Car mine de rien, et même si les esprits chagrins diront qu’il est devenu champion du monde en 2007 en ne jouant « que » deux matchs de poule, c’est un des plus beaux palmarès de notre championna­t qui fermera le ban samedi. Et quel que soit le résultat de la rencontre face au Racing, Enrico Januarie sera parcouru par une émotion bien particuliè­re au moment de quitter le pré. Il tournera alors la page sur une carrière longue de dix-huit ans au plus haut niveau, qui lui a donné le droit de jouer pour les Springboks à 47 reprises. Et si ce titre de champion du monde 2007 restera comme le firmament de sa carrière, « Ricky » a aussi gagné en France. Dans l’Hexagone, il a joué ses plus belles années à Lyon, club avec lequel il fut champion de France de Pro D2 en 2014. Alors au sommet de son art, le joueur faisait partie du projet visant à faire remonter le club lyonnais dans l’élite du rugby français. Mission accomplie, à l’époque aux côtés des Chabal, Nallet et consorts. Quelque chose nous dit que, la passion chevillée au corps, Enrico Januarie ne deviendra pas sédentaire immédiatem­ent. L’homme relèvera sans doute un nouveau défi, peut-être dans un club amateur proche d’Agen. En attendant, au-revoir et merci Ricky ! ■

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Photo Morad Cherchari Pour sa dernière à Armandie et sous le maillot agenais, le demi de mêlée veut rendre hommage au public lot-et-garonnais en emportant la bataille qui s’annonce féroce.

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