Midi Olympique

SANS RELÂCHE

ELTON JANTJIES - DEMI D’OUVERTURE DES LIONS L’OUVREUR INTERNATIO­NAL SUDAFRICAI­N EST L’UN DES JOUEURS LES PLUS UTILISÉS DU SUPER RUGBY.

- Par Ken BORLAND (avec J. P.)

Douze matchs, sept victoires et cinq défaites : c’est le bilan des Lions en 2019. Il est moins brillant que les années passés, quand la franchise s’est hissée en finale à trois reprises face aux Hurricanes, puis aux Crusaders (deux fois). Ceci dit, les gars de Johannesbu­rg sont encore en course pour la qualificat­ion et même la première place de leur conférence, à égalité avec les Jaguares, mais derrière les Bulls. Ils sont cinquièmes au général. Mais en Afrique du Sud, on aime insister sur le fait que les hommes de Swys De Bruin ont perdu trois fois sur trois face à leurs compatriot­es.

Au coeur de cette équipe, se trouve toujours Elton Jantjies, le demi d’ouverture internatio­nal de 28 ans. Une sorte de lutin (1,76 m et 84 kg), perdu au pays des géants conquis à force de musculatio­n. Il a connu tous les matchs comme titulaire, dix fois à l’ouverture, deux fois en position de premier centre. Il est même l’internatio­nal le plus utilisé. Sa précision au pied a été particuliè­rement précieuse ces dernières semaines pour arracher de précieux succès. Il a d’ailleurs estimé que ces

situations serrées l’avaient rendu encore plus exigeant avec lui même : « Dans cette équipe, nous avons plein de jeunes et de joueurs qui viennent d’ailleurs et qui vivent leur première saison avec les Lions. Ils ont découvert un nouvel environnem­ent et de nouveaux systèmes de jeu. De plus, nous avons essayé de nouveaux trucs par-ci, par-là. Même pour les anciens, ce n’était pas évident. Nous avons bâti une équipe, c’est sûr. Du point de vue des résultats, nous sommes peut-être inconsista­nts mais en tant qu’équipe, nous avons progressé. »

« JE NE M’INQUIÈTE PAS »

À l’écouter, Swys De Bruin donne beaucoup de liberté aux joueurs sur le terrain (peut-être plus que Johann Ackermann, son prédécesse­ur, aujourd’hui à Gloucester). « J’adore cette liberté dont nous disposons. Le coach fait confiance à notre colonne vertébrale pour orienter le jeu. Nous nous aidons mutuelleme­nt mais je me sens libre de faire ce que je veux » : ces propos nous confortent dans l’image que renvoie souvent Jantjies, celle d’un joueur très doué, très bon dans l’animation mais parfois sinon fantasque, un rien désordonné dans son jeu. « Il me manque toujours deux ou trois trucs et je vous assure que j’y travaille tous les jours. Je sais que je dois être plus consistant… » Derrières ces mots passe-partout, nous comprenons « discipliné » ou « collectif », plus au service d’un plan de jeu ou d’une combinaiso­n décidée à l’avance.

Sa place est quasiment assurée pour le prochain Mondial, sans doute comme doublure de Handré Pollard (futur Montpellié­rain). Jantjies a très souvent commencé sur le banc lors de ses dernières sélections, c’était le cas pour les six derniers tests auxquels il a participé. Mais des voix se sont demandées en Afrique du Sud, si les 912 minutes qu’il a accumulées jusqu’à présent ne vont pas lui peser dans les jambes. « Je me sens bien et je sais que chez les Lions, Cash Van Rooyen est l’un des meilleurs préparateu­rs physiques du circuit internatio­nal, rassure Jantjies. Nous travaillon­s par cycles. Je fais très attention à mon corps et si je dois me reposer, ce ne sera pas de mon fait. Ce sera le fruit de discussion­s entre Swyss De Bruin et Rassie Erasmus, notre sélectionn­eur. Mais le fait de jouer tout le temps ne me pose aucun problème ; au contraire, j’ai l’impression que ça me fait prospérer. Et je ne suis pas du genre à jouer avec des idées négatives en pensant sans arrêt aux risques de blessure. » ■

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Photo Icon Sport Douze matchs, douze titularisa­tions : Elton Jantjies sera-t-il encore en bonne forme au Mondial ?

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