Midi Olympique

DANS UN TEMPLE DU FOOT

LIGUE CELTE - FINALE GLASGOW ET LE LEINSTER VONT SE RETROUVER À CELTIC PARK, LE STADE HABITUEL DU CÉLÈBRE CLUB DE FOOTBALL. LES ÉCOSSAIS SONT TRÈS CHAUDS MAIS LES IRLANDAIS EN ONT VU D’AUTRES.

- J. P.

L’affiche est la même qu’en 2014 pour les adieux de Brian O’Driscoll. Mais cette fois, Glasgow va recevoir, vraiment. On veut dire par là que la finale n’aura pas lieu à Murrayfiel­d, à Édimbourg, mais à Celtic Park, le domicile du prestigieu­x club de foot du même nom. Et les Glasgow Warriors lancent des appels pour remplir l’enceinte de 60 000 places. Ce serait une performanc­e dans une ville, rappelons-le, qui n’a jamais été un bastion de rugby. Mercredi, 30 000 billets avaient été vendus et les dirigeants écossais assuraient que la location continuait de marcher fort. « Nous avons tous vu ce stade rempli pour des matchs de foot. Les tribunes sont très proches du terrain, nous savons quelle ambiance brillante il peut générer… », raconte le demi de mêlée Ali Price.

Sur le plan sportif, la franchise de la ville la plus peuplée d’Écosse n’a jamais aussi bien marché, gagnant onze matchs sur treize en 2019 dont neuf de rang en Ligue celte. Sur la saison régulière, les Warriors

ont même fait mieux que le Leinster, seize victoires contre quinze et 81 points contre 77. Pour un peu, on en ferait presque des favoris. « Nous ne serons pas paralysés par l’enjeu et toute la pression qu’il y autour de l’événement, confie l’entraîneur néo-zélandais, Dave Rennie. Nous avons un plan de jeu et nous nous y tiendrons ; de plus, il consiste à se faire plaisir dans le jeu. »

EUPHORIE OFFENSIVE

La franchise de Glasgow a fait sensation en demi-finale dans son petit stade de Scotstoun en passant un terrible 50 à 10 à l’Ulster, symptôme d’une drôle euphorie offensive. Elle s’est exprimée autour de deux figures bien connues, l’arrière Stuart Hogg et l’ailier Tommy Seymour, sélectionn­és dans le dernier groupe des Lions britanniqu­es et irlandais. On pourra se délecter de l’essai marqué par Kyle Steyn (58e) sur une attaque de quatre-vingts mètres initiée par un petit service au pied de Hastings pour Hogg. De la dentelle !

Évidemment, cette équipe est une sorte de calque de l’équipe nationale, tout sauf une surprise dans un pays qui coupe son équipe en deux. Rennie a du « matériel » a sa dispositio­n, il a donc a osé mettre sur le banc le talentueux Huw Jones qui se remet d’une blessure à un genou, pour aligner au centre ce Steyn, formé en Afrique du Sud mais qui est déjà internatio­nal à VII… écossais.

Mais en face, il y aura la grosse machine du Leinster, tenante du titre et finaliste de la Coupe d’Europe. Les Dublinois auront donc à gérer une deuxième finale en trois semaines. Ceci dit, en demie, face aux voisins du Munster, on ne les a pas sentis particuliè­rement traumatisé­s par leur échec. Ils ont battu assez facilement le Munster, en laissant Sexton sur le banc au profit de Ross Byrne. Leur coach légendaire Leo Cullen s’est permis une petite saillie drolatique : « À Glasgow, on aura aussi notre contingent de supporters. Je me suis laissé dire que les joueurs des Warriors étaient fans des Rangers. Il y a toujours plein d’Irlandais qui vont à Glasgow pour supporter le Celtic et les habitués de ce club vont peut-être nous soutenir… » ■

Newspapers in French

Newspapers from France