Midi Olympique

Jeune, mais indiscutab­le

- Par Pablo ORDAS

Il est le symbole d’une jeunesse qui a apporté un brin d’insoucianc­e à l’Aviron. À un poste où la concurrenc­e est rude, où les noms ne passent pas inaperçus, Baptiste Héguy (21 ans depuis deux semaines), s’est fait une place parmi les grands. Il s’est affirmé, peu à peu, avant de former avec Antoine Battut, de 14 ans son aîné, et Filimo Taofifenua, la troisième ligne type de l’Aviron bayonnais.

« Il est le résumé de la pépinière bayonnaise au niveau du potentiel de joueurs qu’on a, et qui passent les étapes avec facilité, comme l’ont fait Tisseron ou Laveau avant lui. Il est du coin. Son oncle jouait il y a quelques années, son père aussi. C’est un enfant de l’Aviron et c’est génial », souligne Vincent Etcheto. Etcheto : « C’est un gosse adorable » Pour sa première saison entière avec le groupe profession­nel, Baptiste Héguy s’est invité à 26 reprises sur les feuilles de matchs concoctées par le staff ciel et blanc et a démarré 16 rencontres en tant que titulaire. « Au début,

j’étais surpris de beaucoup enchaîner, concède « Tisto ».

Mais je bosse dur et je suis content de voir que le travail

fourni me permet de rester dans le groupe. » Baptiste Héguy est à l’aise sur un terrain. Il saute, il plaque, il court. Il est un troisième ligne aile complet. Face aux micros, c’est plus délicat pour ce garçon discret, qui préfère l’ombre et l’action aux grandes déclaratio­ns. « Il est taiseux, pas très bavard, confirme Etcheto, mais c’est un gosse adorable qui est agréable à entraîner. » « Les interviews ? Ce n’est pas l’exercice que je préfère, sourit-il. Mais j’essaye de le travailler ! » Sauteur, donc, et habile dans les airs, Héguy fait partie des joueurs les plus sollicités en touche dans l’alignement bayonnais. S’il n’a aujourd’hui que 21 ans, nul ne doute qu’il prendra rapidement de plus amples responsabi­lités dans ce secteur. Là où la communicat­ion est fondamenta­le. « C’est possible, c’est possible, reconnaît l’ancien internatio­nal moins de 20 ans.

La touche est mon domaine, mais pour l’instant, je suis en phase d’observatio­n et d’apprentiss­age. Quand le moment sera venu, il faudra que je me lance. Après, ça n’est qu’une tâche comme une autre et je prendrai mes responsabi­lités. » Première finale avec l’Aviron Après les avoir prises dans le jeu pendant toute une saison, il devra faire face à un tout autre contexte, dimanche, au Hameau. Arrivé à l’Aviron à 14 ans, après des débuts

dans le football du côté de Cambo, le garçon, passé par le pôle espoirs de Bayonne, va disputer sa première finale

sous le maillot ciel et blanc. « Ça va être une grande fête. Après, il va falloir rester concentré et ne pas se laisser perturber par ce qu’il y a autour. J’ai un peu d’appréhensi­on, c’est la première fois que je vais vivre ce genre de moment-là. J’espère que le manque d’expérience ne me portera pas préjudice et, qu’au contraire, l’envie de jouer et l’insoucianc­e que j’ai me permettron­t de rester concentré sur ce match. » Ce premier grand rendez-vous en appellera forcément d’autres dans les années à venir pour Héguy, promis à un bel avenir. Ça ne fait pas l’ombre d’un doute pour son coéquipier Abdellatif Boutaty, qui conclut : « C’est un bon sauteur, un bon plaqueur, un coureur. Il me fait penser à Olivier Magne ou Imanol Harinordoq­uy. S’il est sérieux, il sera un grand joueur et dans trois ou quatre ans, il sera en équipe de France. » ■

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France