Midi Olympique

Rendez-vous particulie­r…

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Les années sont passées. Les traits se sont renforcés. Le sourire, lui, est toujours là. Abdellatif Boutaty fait partie de ces mecs « communicat­ifs », qui respirent la joie de vivre. Il est de ceux, aussi, qui rendent de manière décuplée tout l’amour que leur portent les supporters. Il est le chouchou de Jean-Dauger, tout simplement. Bayonnais entre 2010 et 2014, Boutaty a fait son retour cette saison sur les bords de Nive. Malgré les quatre années loin de Bayonne, sa cote de popularité n’a pas baissé. Il y a deux semaines, lors du barrage face à Nevers, l’Aviron a gagné. « Abdel » a été porté. « Bou-ta-ty Bou-ta-ty » a été chanté. « C’est un garçon chouette, intéressan­t, attachant et généreux. C’est pour ça que le public l’aime », explique Vincent Etcheto.

« J’adore ce public, j’adore ce club. Et je suis très content de faire cette saison ici », savoure le deuxième ligne. Au bon moment Débarqué cet été en tant que joker médical d’Arnaud Duputs, Boutaty ne pensait jouer « que trois mois », le temps que le troisième ligne aile ne soigne son syndrome post-commotionn­el. Sa mission aura finalement duré plus longtemps que prévu. Dans le pack ciel et blanc, l’internatio­nal marocain est venu, d’abord, jouer les papas et apporter tout son savoir dans la défense des ballons portés, un des secteurs où il est le plus efficace. As du grattage, précieux grâce à sa densité physique sur du jeu dans l’axe, Boutaty a montré sur ses dernières sorties qu’à bientôt 36 ans, il possédait encore de beaux restes. Son entrée intéressan­te face à Nevers ne fut finalement qu’un avant-goût de la seconde période grandiose réalisée, le week-end dernier, à Charles-Mathon. Un retour en forme au meilleur des moments. « C’est le hasard » estime-t-il, avant d’expliquer : « Mes meilleurs matchs ont toujours eu lieu pendant le ramadan et je suis en plein dedans. » Après un barrage disputé en soirée et une demi-finale en fin de journée, la dernière manche face à Brive aura lieu en début d’après-midi. L’heure, un facteur supplément­aire à prendre en compte, dans l’approche organisati­onnelle de ces matchs couperets.

« Yannick (Bru, N.D.L.R.) m’a dit, mardi matin : « Mais tu n’as pas bu pendant le match ? Je ne comprends pas comment tu fais. » Mais vous savez, je mange normalemen­t le soir, je fais un petit repas le matin au réveil et je bois suffisamme­nt. Le reste se joue dans la tête. Il ne faut pas y penser. C’est monté crescendo, puisque sur le barrage, j’ai pu manger à la mi-temps. Sur la demi-finale, j’ai mangé à la fin, et dimanche, je ne mangerai que le soir. C’est une préparatio­n aussi. »

Le Hameau, la Section… Dimanche, Abdel Boutaty a l’occasion de boucler la boucle. D’écrire ce qui sera, peut-être, la dernière page de son livre, même s’il ne s’interdit pas de continuer, si des opportunit­és se présentent. « Quand tu joues ces phases finales et que tu y reprends goût, ça fait chier d’arrêter. Mais à mon âge, je ne fais pas de calcul. Il faut prendre ce qu’il y a à prendre et vivre ce bonheur. » Qu’importe son avenir, il disputera cette finale de Pro D2 sur cette pelouse du Hameau qu’il a foulée entre 2005 et 2007, puis sur la

période 2014-2016. « J’ai joué mon premier match de

Top 14 avec Toulouse, mais ma première véritable saison avec les profession­nels a eu lieu à Pau. Et je me retrouve là, à jouer des phases finales avec mon club de coeur, dans le stade de mon deuxième club de coeur… C’est un rêve. On ne pouvait pas faire mieux. » P. O. ■

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Photos P. O.

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