Midi Olympique

MAÎTRES SUR LES FONDAMENTA­UX

GRÂCE À SES PRINCIPES TRAVAILLÉS DEPUIS LE DÉBUT DE LA SAISON, L’AVIRON A SU S’IMPOSER. BAYONNE ÉTAIT ATTENDU SUR LE JEU DÉSTRUCTUR­É. IL PREND BRIVE SUR SES PROPRES FORCES.

- Par Edmond LATAILLADE, envoyé spécial

Surprenant Bayonne ? Oui, certaineme­nt. Battre les meilleures équipes du championna­t, et surtout Brive, sans qu’il n’y ait à redire, relève incontesta­blement de la performanc­e. High level ! Venir à bout de Nevers, en barrages, constituai­t déjà un indice. Les Bourguigno­ns, revenus à leur niveau, s’érigeaient, en quelque sorte, en révélateur. La pression était, en effet, du côté bayonnais. Et puis, la victoire à Oyonnax faisait monter la cote des Basques. De là à terrasser Brive en finale, il y avait un abîme. Les hommes de Bru allaient se montrer à la hauteur des espoirs mis en eux. En restant fidèles à leurs principes. Rien de changé lors de cette finale. Même si, à l’approche de l’événement, la décontract­ion n’était pas, évidemment, de mise. En tout cas, un match presque comme un autre. Et si c’était là la force des Bayonnais, malgré la jeunesse de l’effectif. Une finale menée de main de maître, sans affolement. Avec une mention spéciale, même s’il est difficile de détacher un joueur, à Martin Bustos Moyano, remarquabl­e de maîtrise. Qui a rejailli sur toute l’équipe.

Bayonne aura construit sa victoire sur la maîtrise des fondamenta­ux. Mêlée, touche, renvois, discipline, tout a roulé. Et même mieux qu’à l’ordinaire. À la pause, les Basques étaient toujours dans le

match. Mieux même. En tête ! Malgré la main mise des Brivistes sur la rencontre. « En première mitemps, on a tenu le score, précise Abdellatif Boutaty. Après, on a été énorme. Brive, c’est très costaud devant, ça va vite. Ils étaient programmés pour monter en Top 14. Ça a été le match le plus dur de la saison. »

ANTOINE BATTUT : « LE SCÉNARIO ÉTAIT INCROYABLE »

Si l’effet de surprise ne jouait plus, comme à Oyonnax, tenir tête à Brive, le grand favori, maître du ballon longtemps, ne tenait pas de la gageure. Enthousias­tes, froids, calmes, les Bayonnais s’appliquaie­nt à tenir à distance des Brivistes devenus parfois fébriles. C’est d’abord grâce à leur défense, doublée de leur discipline légendaire, qu’ils allaient virer en tête à la pause. « On a essuyé quand même quelques salves, appuyait Antoine Battut. En première mi-temps, il ne fallait pas lâcher. On n’a pas cédé. En début de seconde mi-temps, on prend des charges et des charges. Là, il y en a plus d’un qui craque, qui fait un plaquage à l’épaule. Ou qui prend un carton. Nous, nous avons l’humilité de subir le plaquage. Ça ne fait pas rêver la tribune mais on reste à quinze. On s’accroche ensemble. Et à la fin, ça se retourne en notre faveur. Honnêtemen­t, le scénario était incroyable. »

Des valeurs travaillée­s depuis le début de la saison. Dominé durant quasiment les quarante minutes, en début de deuxième période, l’Aviron n’allait pas craquer. Sans cesse pris à la gorge, étouffés à chaque prise d’initiative, les Brivistes ne parvenaien­t pas à développer leur jeu. Les Bayonnais, présents à chaque point de rendez-vous, baignaient dans la concentrat­ion, dans la confiance qui allait crescendo. Au rendez-vous des renvois, par exemple. Sur les deux consécutif­s aux pénalités marquées par les Brivistes, l’Aviron chipait le ballon dans les airs, consécutiv­ement par Battut et Héguy. Même chose en deuxième période à nouveau par deux fois.

Et la mêlée ! Elle qui avait connu des problèmes en début de saison, elle récupérera quatre pénalités dont trois qui ne se solderont pas trois points chacune. « Comme un symbole, sourit Yannick Bru. Quand je vois comme on a été critiqué pour nos jeunes piliers, pour nos performanc­es en mêlée fermée. Et Toma Taufa qui réalise le contest à cinq mètres de la ligne, dans un moment critique, c’est super. Il y a eu le travail, la progressio­n et l’état d’esprit. »

La fraîcheur physique était aussi d’ actualité. Accentuée par les changement­s opportuns opérés par Yannick Bru. L’entrée, tôt, en première période, de Boutaty, à la place de Van Lill, va booster l’équipe. Comme les autres remplaceme­nts. Boniface ira en avançant, contribuan­t à garder cette dynamique. Pour déborder les Corréziens en fin de match dans une dramaturgi­e qui rehausse le titre de champion de France. Pas décroché par l’Aviron depuis 1943. Même s’il s’agit de Pro D2. ■

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