LE STADIUM EN CATHÉTER
INVAINCUS EN 16 RENCONTRES À DOMICILE, LES CORRÉZIENS DEVRONT S’IMPOSER UNE DERNIÈRE FOIS AU STADIUM FACE À DES ISÉROIS INCAPABLES DE GAGNER À L’EXTÉRIEUR EN TOP 14 CETTE SAISON. APRÈS LA CHUTE, L’ESPOIR DE REMONTÉE VIT ENCORE…
Et Romanet et Scholes se télescopèrent, sous un énième coup de pied dans la boîte de Manu Saubusse. Le point de départ d’un scénario catastrophe qui vit les Corréziens tout perdre en moins de deux minutes, le temps pour ces derniers d’enchaîner deux fautes consécutives, un bras trop haut de Fa’aso’o exécutant Barthélémy avant que les avants brivistes ne commettent l’impardonnable, en écroulant le dernier ballon porté des Basques… Des coups du sort comme autant d’actes manqués, qui précipitent fatalement les Brivistes dans les bras de Grenoble pour un match à quitte ou double. « La déception est d’avoir été pris par l’événement, d’avoir joué à l’envers, regrettait sitôt après le coup de sifflet final le capitaine Saïd Hirèche. Maintenant, il nous reste une dernière cartouche et on va jouer le coup à fond, en nous comportant comme des compétiteurs et des grands garçons. » « Maintenant, il s’agit de se remobiliser, prolongeait l’entraîneur Jeremy Davidson. A-t-on suffisamment de temps pour y parvenir ? Je crois que oui. » La meilleure preuve ? Ce sont les Isérois qui l’ont apporté l’an dernier face à Oyonnax, démontrant qu’il n’était pas impossible de se relever d’une défaite en finale en moins d’une semaine, malgré un jour en moins de récupération par rapport aux pensionnaires de Top 14. Reste que le contexte sera malgré tout fondamentalement différent… Parce que les Grenoblois, d’abord, sont focalisés sur ce match depuis plusieurs semaines et ne commettront pas le péché d’orgueil des Oyonnaxiens la saison dernière. Mais surtout parce qu’à la différence du CAB, les Alpins n’avaient pas existé dans leur finale face à Perpignan, largement perdue sur la pelouse
d’Ernest-Wallon (38-13). De quoi atténuer la frustration de l’occasion manquée, tandis que les Brivistes ne peuvent que se mordre les doigts d’avoir perdu, par leur(s) propre(s) faute(s), ce titre et cette accession qui semblait leur tendre les bras…
LE DISCOURS DE SAÏD HIRÈCHE
Toutefois, après un lundi dédié au repos, les Corréziens n’auront pas d’autre choix que de repartir au travail, après avoir pansé leurs plaies au corps et à l’âme. « On n’avait pas du tout anticipé une semaine supplémentaire, car on espérait vraiment remporter cette finale, confiait l’entraîneur Jeremy Davidson. De toute façon, ça va être très simple : la priorité, ce sera la régénération physique et mentale. Notre capitaine Saïd Hirèche a été le premier à prendre la parole dans le vestiaire, en exhortant ses joueurs à ne rien lâcher. Il a assuré aux joueurs qu’ils allaient rebondir, qu’ils pouvaient le faire, qu’ils le devaient à notre public. »
Le public, la foule. Toute la Corrèze en cathéter, comme le dit si bien la chanson. Forcément le premier atout de Corréziens déjà vainqueur à 16 reprises à domicile cette saison, et qui ont encore pu mesurer au Hameau à quel point un stade acquis à sa cause pouvait influer sur l’issue d’un match. « Il nous reste encore une chance de retrouver le Top 14, et ce sera certainement plus facile devant notre public et notre famille qu’à quatre heures de route », résumait le talonneur Françis Da Ros. « Bien sûr qu’il s’agira d’un plus que de disputer ce match à Amédée-Domenech, où nous avons su rester invaincus cette saison, alors on va rester positif par rapport à cela, convenait Jeremy Davidson. Mais il faut aussi prendre conscience que le seul soutien du public ne suffira pas, parce que cette rencontre sera différente de toutes celles que nous avons disputées cette année. Face à une équipe qui descend de Top 14, on doit s’attendre à plus de temps de jeu, plus de vitesse, plus d’intensité. » Un niveau au-dessus, en somme, quand bien même les observateurs du Top 14 s’accordent à dire que le FCG était un cran en dessous de son niveau moyen, en se montrant notamment la seule équipe à ne pas s’être imposée à Perpignan, et même la seule à ne pas avoir décroché le moindre succès à l’extérieur. La mission proposée aux Brivistes consistant, de fait, à tout mettre en oeuvre pour que celui de dimanche prochain ne soit pas le premier, en préservant leur invincibilité au Stadium… Plus facile à dire qu’à faire, on vous l’accordera, mais pas franchement impossible si l’on se place devant ce prisme. « On n’est pas arrivé à nous maintenir l’an dernier en Top 14, alors on n’a pas
d’autre choix que de remonter cette saison, concluait Da Ros.
Quelle que soit la manière. »
« Il nous reste encore une chance de retrouver le Top 14, et ce sera plus facile devant nos familles et notre public qu’à quatre heures de route… »
François DA ROS Talonneur de Brive