Midi Olympique

ROUEN AU PARADIS

- Par Gaël LECOEUR

Historique, c’est le mot qui était sur toutes les lèvres au coup de sifflet final, et pourtant que ce fut dur. Rouen recevait Albi avec un handicap de 11 points, et le souvenir d’un match aller très mal abordé, peu de jeu, peu de créativité sous une pluie battante, bien loin du niveau de club normand. Mais c’est là que Rouen a grandi et changé. Le début de match est crispé, Michallet tremble sur sa première tentative au pied (1re) et laisse Russell l’Albigeois ouvrir la marque (7e), Rouen est alors à 14 points de sa finale. Sur sa deuxième frappe, Michallet ne tremble plus (12e). On sent que Rouen est au rendez-vous, Ratuvou a des jambes et y va de sa percée, Albi se met à la faute et Bisman prend son jaune. Rouen met la pression et Albi commet des fautes sous tension, Michallet se charge de la pénalité (17e). Albi souffre devant, en mêlée fermée notamment, mais est bien mieux en touche. Les Albigeois cherchent à faire mal sur de gros plaquages, Rouen reste vaillant et dans son match, le ballon est vivant, rien à voir avec le match aller.

AMBIANCE SOURDE

Lacelle, le meilleur Albigeois, parvient à s’échapper long de la ligne et pousse deux fois au pied, Milhorat le stoppe irrégulièr­ement (carton jaune), faute grossière, qui remet Albi dans le match (32e). Deux pénalités plus tard, tout est à refaire pour Rouen, qui perd Tabualevu sur blessure (39e). Les Normands parviennen­t à raccrocher le score juste à la pause, leur permettant de virer devant, avec 8 points de retard toujours et encore.

Bien démuni au centre, avec la blessure de Drauniniu quelques jours avant le match, et Tabualevu, oblige Richard Hill a composé, et c’est James qui entre au centre. Becquet, lui aussi blessé, est remplacé par Mondon. Et c’est là que Rouen est fort, car le banc est fort, Michallet enquille une nouvelle pénalité (47e), Rouen est alors à 5 points, c’est une autre équipe, des revanchard­s qui se mettent au niveau, et qui, minute après minute, avance et casse les lignes. Michallet continue à assurer les pénalités (62e). Albi craque, avec un en-avant volontaire de Caminati, sur une percée de Villière. Le carton jaune qui suit est logique, et permet à l’arrière albigeois d’aller se calmer. Rouen ne lâche plus, Albi plie mais ne rompt pas, Michallet passe encore l’ovale entre les perches (68e), Rouen est, à ce moment, en finale et en Pro D2, le public devient fou, 8 000 personnes et une ambiance sourde qui ne demande qu’à éclater. Albi par Boulogne renvoie Rouen en Fédérale 1 (70e), mais non, ce n’est pas ce soir que Rouen tombera et c’est James (tout un symbole) qui envoie Rouen définitive­ment au paradis (2412, 77e et SF). Rouen est en finale, comme le chante le public, mais surtout Rouen est en Pro D2, et ça c’est l’Histoire qui s’écrit. ■

 ?? Photo André Roques ?? Malgré un handicap de 11 points, les Rouennais ont construit petit à petit leur victoire et s’inscrivent dans l’Histoire.
Photo André Roques Malgré un handicap de 11 points, les Rouennais ont construit petit à petit leur victoire et s’inscrivent dans l’Histoire.

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