« On nous a volé notre rêve »

Albi échoue dans la course au Pro D2 pour un point sur deux matchs. On imagine que la frustration est immense ...

Oui, c’est peu de le dire. Sur les deux matchs, Rouen l’emporte sans avoir de situation dans la zone de marque. Vendredi soir, les Rouennais sont venus une fois dans les cinq mètres et on leur prend la balle en touche. Voilà, je suis vraiment frustré parce que je pense qu’on méritait vraiment de monter. J’ai le sentiment d’avoir menti aux joueurs. Je leur avait dit que si nous ne prenions pas d’essais à Rouen, nous passerions parce que je ne pensais pas que l’on puisse perdre aux pénalités. On a travaillé très dur toute la saison. On avait le rugby, on avait un vestiaire soudé, on avait maîtrisé les débats. On nous a volé notre rêve.

Vous faites référence à l’arbitrage ?

M. Cardona a arbitré un contexte et pas un match. Rouen avait fait son lobbying et cela a marché. Le plus dur à avaler pour nous aujourd’hui c’est le sentiment d’injustice. Quand j’entends l’arbitre demander le score du match aller, ça me met hors de moi. Quand M. Cardona annonce clairement à mes joueurs pendant la dernière action qu’il ne nous accordera aucune pénalité sur ruck, je n’arrive pas à comprendre. On nous envoie des réglements, on travaille toute la saison pour nous y adapter et l’arbitre n’assume pas. Je dis quoi à mes joueurs ? Si seulement M. Cardona savait ce qu’il faut comme investissement pour arriver à hisser un club en Pro D2 ... Je commence à comprendre M. Boudjellal lorsqu’il parlait de l’arbitrage... J’ai reçu des messages de soutien de nombreux managers de toute la France et même d’un arbitre de Top 14 qui me parle d’injustice. Je viens de voir la finale de Pro D2 et M. Descottes n’a pas hésité, lui, à accorder une pénalité décisive.

Quid de l’avenir ?

Les dirigeants travaillent dur pour sauver la SASP. S’ils y parviennent et que l’on garde l’ossature de l’équipe, alors je rempilerai une saison de plus pour aller chercher cette montée. Je le prends à coeur, il y a beaucoup d‘affect. Je pense à Jo Mir, à Éric Béchu, à tous ceux qui ont tant donné pour ce club.