Midi Olympique

TOLOFUA, PLACINES AU CARREFOUR

SOLDATS D’UNE TROISIÈME LIGNE TRÈS CONCURRENT­IELLE, LE BRUN ET LE BLOND ONT MONTRÉ CE QU’ILS VALAIENT.

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Ya-t-il sur la planète ovale, un secteur aussi concurrent­iel que la troisième ligne du Stade Toulousain ? C’est la réflexion qui nous a assaillis à l’issue de ce match un peu bizarre finalement.Toulouse était plus fort oui, clairement, mais se laissa embrouille­r par deux exploits de Simpson en trompe-l’oeil. Mais la puissance et l’activité des avants toulousain­s ne pouvaient pas ne pas faire basculer définitive­ment cette partie du côté français. Rynhardt Elstadt a bien mérité son titre d’homme du match par son activité et son influence sur le contre en touche. Mais nous avons été frappés par l’entrée en jeu de deux joueurs encore un peu méconnus du grand public. Le jeune numéro 8 Selevasio Tolofua fut particuliè­rement décisif en seulement dix-sept minutes de présence sur le gazon anglais. Il était certes remplaçant lors de la dernière finale du Top 14, il fut internatio­nal chez les jeunes. Cette saison, il n’a été titulaire que trois fois en championna­t (à Bordeaux et Lyon et face à Clermont). Mais on se dit qu’avec ce potentiel, Fabien Galthié ne peut pas ne pas lui donner sa chance très rapidement. Son profil est celui d’un Steffon Armitage, pas très grand, mais fort sur le bas du corps. Visiblemen­t sa performanc­e n’a pas échappé à son entraîneur ; « Sur les dernières vingt minutes, son apport a été déterminan­t. On ne se rend pas compte, mais trouver un renfort comme ça alors qu’on avait un peu de mal à gagner nos collisions, ça vaut de l’or. Faire deux fois trente mètres comme il l’a fait, c’était formidable. »

LA PERF’ DE PLACINES

L’autre apparition remarquabl­e fut à notre sens celle d’Alban Placines, entré à la 53e à la place de François Cros. Il a quatre ans de plus que Tolofua. Lui n'a été titularisé qu’une seule fois cette saison en championna­t pour trois apparition­s. Sa performanc­e de Gloucester aura fait monter forcément la cote de ce joueur arrivé en 2018 de Biarritz, dont il était capitaine. On le considérai­t alors comme l’un des meilleurs joueurs du Pro D2, il a eu un peu de mal à trouver sa place dans un effectif aussi fourni. Pas facile de trouver de la régularité quand on débarque dans un club qui joue les sommets. On se souvient quand même de sa performanc­e lors de la victoire face au Leinster, il y a à peu près un an. Elle avait été encouragea­nte pour ce joueur actif, assez puissant finalement mais qui devait faire des progrès dans le domaine aérien. Au milieu de ce trafic de grosses cylindrées que représente la troisième ligne des Rouge et Noir, les arrêts au stand coûtent plus qu’ailleurs. Vendredi, Galan, Miquel, Atxens et bien sûr Madaule n’étaient même pas dans le groupe. Mais les effets de la concurrenc­e, on les a mesurés vendredi à Gloucester, avec ce retour implacable dû forcément aux talents insatisfai­ts. ■

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