ITINÉRAIRE D’UN PASSIONNÉ
LAURENT CARRASCO - TROISIÈME LIGNE DE VILLENEUVE-SUR-LOT SON PREMIER MATCH EN ÉQUIPE FANION REMONTE À 1994. VINGT-CINQ APRÈS, L’EX-INTERNATIONAL, QUI EST LE JOUEUR LE PLUS ÂGÉ DE L’ÉLITE CETTE SAISON, FOULE ENCORE LES PELOUSES. SON HYGIÈNE DE VIE EXPLIQUE
Villeneuve-sur-Lot, en tant que club fondateur du mouvement treiziste en France, a une place privilégiée dans l’Hexagone. Au sein de cette vénérable institution fière de ses neuf boucliers Max-Rousié et de ses neuf Coupe de France, il y a un joueur qui défie le temps et les lois de la nature. Il s’agit du troisième ligne et ancien international, Laurent Carrasco, lequel vient de souffler, le 7 novembre, ses 43 bougies. Alors qu’à cet âge, certains ont déjà fait valoir leur droit à la retraite sportive, il continue à arpenter les pelouses de l’Élite 1.
Une carrière au plus haut niveau national qui a commencé au coeur de la saison 1994, à Perpignan, face au XIII catalan. « J’avais 17 ans et le club était en difficultés sportives. J’avais disputé le lever de rideau avec les espoirs. Ensuite, j’étais sur la feuille de match de l’équipe une. Ce fut un match très dur face à des Catalans qui dominaient le championnat. Je ne me souviens plus du score final mais l’addition fut très salée. Quelques années après, j’ai eu la chance de connaître la joie des victoires et des sacres. Pendant cinq ans, entre 1998 et 2003, nous avons trusté les trophées. À quatre reprises, nous avons été sacrés champions de France et remporté la Coupe. Ce fut des saisons extraordinaires d’autant qu’en 2000, j’ai eu la chance d’être sélectionné pour participer à la Coupe du monde et de disputer un quart de finale face à la Nouvelle-Zélande. »
« DU SANG VERT COULE DANS SES VEINES »
Après les années fastes, la tunique verte a pali. Le départ des cadres - Laurent Frayssinous, Julien Rinaldi, Jamal Fakir et Romain Gaggliazzo - attirés par les sirènes de la Super League a eu une incidence sur les résultats. Dans la difficulté, Laurent Carrasco a fait le choix de rester fidèle à son club et à sa ville qu’il sert comme employé municipal. Cet attachement au maillot vert soulève l’admiration son président et ami, Jean-Pierre Sagnette : « Laurent a du sang vert qui coule dans ses veines. Il a signé sa première licence à 11 ans. C’est un exemple de passion et de fidélité. À deux reprises, il est parti. En 2008, il a rejoint Toulouse et en 2014, il a tenté une aventure à XV à Figeac. Mais il est parti pour mieux revenir. Je connais l’homme qui est extraordinaire. Quant au joueur, il est exceptionnel. Laurent n’a jamais triché. À l’entraînement, il est toujours le premier. Il a aussi une très bonne hygiène de vie, ce qui explique cette longévité comme joueur. En plus de vingt ans au club, je l’ai rarement vu blessé. Il a un physique d’athlète. »
Au terme de cette saison, le quadragénaire du championnat compte ranger son maillot floqué du numéro 13. Mais il ne sera pas question d’aller à la chasse ou d’arpenter les pentes de ski le dimanche car il va entamer une autre carrière, celle d’entraîneur et veillera sur la carrière de son fils et de son neveu. Tous deux sont aux portes de l’équipe une et ainsi, la boucle sera bouclée ! ■